Emma Goldman : Du mariage et de l’amour. Commentaire de texte à la lumière de théories critiques, queer et féministes contemporaines
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Référence bibliographique [17182]
Chanady, Tara. 2016. «Emma Goldman : Du mariage et de l’amour. Commentaire de texte à la lumière de théories critiques, queer et féministes contemporaines ». Les Cahiers d’Ithaque, p. 163-190.
Intentions : «Je cherche en somme à démontrer comment les idées développées dans Du mariage et de l’amour peuvent être mobilisées pour réfléchir à certains problèmes sociaux actuels, tout en soulignant les limites d’une analyse strictement anarchiste pour une critique féministe contemporaine.» (p. 163)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’auteure utilise le texte Du mariage et de l’amour, écrit par Emma Goldman en 1910
Type de traitement des données : Réflexion critique
3. Résumé
«En conclusion, plusieurs éléments de l’analyse de Goldman sont aujourd’hui encore pertinents pour produire une critique contemporaine des liens entre institutions, capitalisme, sexualité et patriarcat. Premièrement, son concept d’amour libre peut être utile pour aborder la question de l’émancipation sexuelle dans un contexte d’hypersexualisation (quelles pratiques et images sexuelles sont réellement émancipatrices ?). Deuxièmement, Goldman pose une base intéressante à l’analyse des liens entre patriarcat, État et capitalisme, bien que son analyse anarchiste soit limitée en termes de considération des enjeux intersectionnels (comme la question des femmes racisées). Troisièmement, son concept intéressant de maternité libre basée sur l’amour peut être mobilisé dans la défense de nouvelles définitions de la famille bien que, encore une fois, son analyse strictement anarchiste laisse de côté plusieurs questions touchant les protections légales de l’enfant et les services publics (comme l’éducation et le bien-être social). Enfin, la question de la double tâche imposée par le système patriarcal et capitaliste est encore pertinente aujourd’hui non seulement pour une critique de la répartition des tâches inégalitaires, mais également pour penser comment la société pourrait permettre des maternités (et des paternités) plus positives.» (p. 178-179)