Vulnérables, tolérés, exclus : histoire des enfants handicapés au Québec, 1920-1990
|
Référence bibliographique [21314]
Commend, Susanne. 2021. Vulnérables, tolérés, exclus : histoire des enfants handicapés au Québec, 1920-1990. Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : «La présente recherche s’inscrit dans une tentative de démarginaliser l’histoire du handicap et d’intégrer ce marqueur identitaire à l’histoire du Québec, de la même manière que le genre, l’ethnie, la classe sociale ou l’âge trouvent à s’amalgamer à un plus vaste récit.» (p. 12)
Questions/Hypothèses : Ce livre veut répondre aux questions suivantes: «[q]uelles représentations les Québécois se faisaient-ils des enfants handicapés entre 1920 et 1990 ? Quelle était la place de ces enfants dans la société : étaient-ils exclus ou inclus, vivaient-ils de la ségrégation, ou ces situations se chevauchaient-elles à un même moment ?» (p. 12)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : La recherche s’appuie sur les historiographies du handicap, de l’enfance, de l’assistance et de la philanthropie ainsi que sur celles de la santé, de l’éducation et de la famille. «La recherche repose sur le croisement d’un corpus de sources variées, qui comprend aussi bien des archives d’associations philanthropiques souvent laissées dans l’ombre jusqu’ici, que des articles de quotidiens et des documents officiels.» (p. 18) De plus, l’autrice a réalisé des entrevues avec 11 témoins.
Instruments : Guide d’entretien
Type de traitement des données : Réflexion critique Analyse de contenu
3. Résumé
«L’étude révèle qu’une double tension, entre exclusion et intégration, d’une part, et entre les sphères médicales et socioéducatives, d’autre part, détermine le statut des enfants handicapés dans la province au siècle dernier.» (p. 13) Le chapitre 5 du livre porte spécifiquement sur la vie de famille. L’autrice affirme que «[l]a découverte d’une malformation congénitale chez un nourrisson, généralement lors de sa naissance, bouleverse profondément le destin des familles.» (p. 184) De plus, «[s]ans soutien direct de l’État, les familles frappées par la maladie, le chômage ou dirigées par une femme seule ont sans doute été davantage contraintes de placer leur enfant handicapé en institution, que ce soit un orphelinat, une crèche ou un asile. Pour les familles nombreuses ou indigentes, la lourde charge que représente cette naissance vient en effet compromettre le fragile équilibre sur lequel repose l’économie familiale et la subsistance du groupe.» (p. 188) D’un autre côté, «[l]e maintien du jeune handicapé dans sa famille ne signifie pas pour autant qu’il soit pleinement accepté par ses proches. Certains enfants élevés par leurs parents se retrouvent ainsi en marge dans leur propre foyer.» (p. 191)