Référence bibliographique [21174]
Saint-Martin, Lori. 2018. «Noms de mères, noms de filles. Maternité et rapport mère-enfant dans la littérature québécoise depuis 2000». Dans Génération(s) au féminin et nouvelles perspectives féministes , sous la dir. de Julie Beaulieu, Rannaud, Adrien et Saint-Martin, Lori, p. 267-307. Québec: Codicille éditeur.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
Cet essai aborde la maternité, le rapport mère-enfant et la nomination des mères et des filles dans la littérature québécoise. L’auteure prend «comme fil conducteur [de son analyse], l’idée du “nom de la mère”, nom lié autant à l’identité personnelle qu’à une inscription dans l’état civil et, par extension, dans le social.» (p. 268)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
L’auteure se base sur un corpus littéraire québécois depuis les années 2000. Ce sont plus particulièrement les textes de Louise Bourgeois qui constituent la base de son analyse.
Type de traitement des données :
Essai
3. Résumé
Bien que l’auteure s’attendait à voir la présence de conflits dans la relation mère-enfant dans les romans analysés, elle n’était pas «préparée à l’hécatombe [qu’elle] aurai[t] sous les yeux: la rhétorique excessive, la violence explosive, la maladie, le meurtre et le suicide partout, tant d’univers dominés par la violence, le sang, le ventre malade, la folie, rythmés par les perturbations de la relation mère-fille.» (p. 298) Dans les textes analysés, la «dynamique mère-fille recèle des terreurs archaïques et des conflits modernes liés au corps, à l’identité, à l’espace salutaire à créer et à maintenir entre soi et l’Autre. De manière générale, dans les textes, on peine encore à trouver cette “bonne distance” […] qui permet d’exister séparément tout en restant liées: on échappe rarement au trop ou au trop peu, au trop près de la fusion malsaine ou au trop loin de la froideur. Chacune veut posséder, est (dé)possédée par l’autre. Et alors que des militantes et des théoriciennes féministes réclament depuis au moins les années 1970 une participation accrue des pères dans le quotidien des enfants, ils sont absents – morts, envolés de leur plein gré ou chassés par la mère – de la plupart des romans de femmes, où tout continue de se jouer entre mère et fille. Les absents ont toujours raison, semble-t-il, et les mères portent un fardeau trop lourd qui les convertit à leur tour en un poids mort pour leur fille.» (p. 299)