Référence bibliographique [3497]
Préfontaine, Anne. 2005. «La fatigue de compassion chez les proches de militaires et d’anciens combattants en état de stress post-traumatique». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département des communications.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
L’étude « [...] visait à mieux connaître la problématique des familles de militaires et d’anciens combattants en état de stress post-traumatique (ÉSPT) afin d’être en mesure de planifier de nouveaux programmes de soutien dédiés à ces familles ». (p. xii)
Questions/Hypothèses :
« D’abord, nous voulions savoir à quel point la situation des familles de militaires et d’anciens combattants canadiens en ÉSPT se comparait au portrait tracé dans la documentation traitant des familles de combattants en ÉSPT? [...] Puis, nous nous interrogions à savoir s’il y avait un parcours ’type’ qui résumerait les réactions adaptatives des proches à la maladie à long terme d’un être cher affecté d’ÉSPT? » (p. xii)
« Découlant des concepts théoriques, nos premières hypothèses ont avancé que la santé des proches serait protégée par des variables telles que posséder un réseau de soutien riche en contacts, afficher un bon niveau de confiance en soi, avoir une personnalité de type facile à vivre et recourir à des stratégies adaptatives de type actif, axées sur la résolution de problèmes. Dans la même veine, nous avons postulé que chacune des variables ci-haut mentionnées aurait un effet médiateur de la relation entre les événements de vie et la santé. Nous avons aussi fait l’hypothèse que les événements de vie majeurs, positifs et négatifs n’engendreraient pas de répercussions notables sur la santé. Enfin, nous avons formulé l’hypothèse que les proches auraient plus recours à des stratégies basées sur la régulation des émotions deux ans après le diagnostic d’ÉSPT qu’à des stratégies basées sur la résolution de problèmes. [...] Nous avons émis l’hypothèse que c’est plutôt l’accumulation des petits emmerdements de la vie des proches, soit les symptômes d’ÉSPT de l’être aimé, qui expliqueraient leurs symptômes physiques et dépressifs. » (p. xii-xiii)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
- Quatre-vingt-quinze proches, âgés de 17 à 64 ans, de militaires actifs et d’anciens combattants canadiens, affectés d’une blessure de stress opérationnel telle que l’ÉSPT et qui donnent du soutien depuis au moins six mois de façon quotidienne;
- Provenance : Kingston, Trenton, Edmonton, Vancouver, Halifax, St-Jean (Terre-Neuve), Petawawa, Montréal et Valcartier;
- Les groupes de discussion étaient composés de 62 proches comprenant notamment trois parents, une sœur et les conjoints;
- Trente-trois informateurs-clés ont participé aux entrevues de groupe semi-dirigées.
Instruments :
- Questionnaires (Health and Daily Living Form (HDLF), Ways of Coping Questionnaire (WCQ), Post-traumatic Stress Disorder Checklist (PLC-C));
- Guide d’entretien de groupe semi-directif;
- Guide de groupes de discussion.
Type de traitement des données :
Analyse de contenu et analyse statistique
3. Résumé
« La thèse porte sur la problématique des familles de militaires et d’anciens combattants en état de stress post-traumatique et sur les mesures de soutien adressées à leur famille.
La comparaison de l’information recueillie, auprès des familles de l’étude, à celle répertoriée dans la documentation traitant des familles et de l’ÉSPT permet de dire que les deux situations se comparent grandement. [...]
La vérification des hypothèses indique effectivement que la santé psychologique est protégée par l’accès à un réseau de soutien riche en contacts et par les traits de personnalité ’confiance en soi’ et ’être facile à vivre’. Par contre, les six stratégies adaptatives de type actif examinées n’ont, quant à elles, révélé aucun effet protecteur significatif sur la santé. Au contraire, deux d’entre elles soit l’acceptation des responsabilités et l’autocontrôle seraient dommageables à la santé psychologique.
Le fait d’avoir vécu plusieurs événements majeurs ne mène pas nécessairement à des problèmes de santé chez les proches. [...] D’autre part, les variables telles qu’un réseau de soutien riche en contacts, la confiance en soi, être facile à vivre et l’usage de stratégies adaptatives de type actif n’ont aucun effet sur la relation entre les événements de vie et les problèmes de santé physique et psychologique. » (p. xii-xiv)