Référence bibliographique [6859]
Bélanger, Julie. 1999. «Pratiques éducatives mésosystémiques et attitude prosociale chez l’enfant de quatre ans». Mémoire de maîtrise, Sainte-Foy, Québec, Université Laval, Département des sciences de l’éducation.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« La présente étude s’intéresse aux pratiques des agents de socialisation et à leur impact sur la prosocialité de l’enfant. [...] Ce mémoire a donc comme premier objectif d’examiner si les résultats concernant la classification des pratiques éducatives en fonction des deux facteurs décrits par Kochanska et al. (1989) peuvent être répliqués pour un échantillon québécois composé à la fois de mères et d’éducatrices d’enfants d’âge préscolaire. [...] Dans la présente étude, la description de la prosocialité et l’agressivité de l’enfant ont été également évaluées par la mère et par l’éducatrice. [...] De plus, cette étude a comme objectif central de dépasser le cadre unidirectionnel de la plupart des études recensées précédemment en opérationnalisant le concept de mésosystème défini par Bronfenbrenner (1993). » (p. 35)
Questions/Hypothèses :
- « Puisque l’instrument de mesure utilisé, ainsi que les échelles élaborées, ont d’abord été validés pour un échantillon nord-américain (Block, 1981), l’échantillon québécois actuel devrait fournir des résultats comparables à ceux décrits précédemment. » (p. 34)
- « En considérant que l’enfant qui participe à plus d’un microsystème peut avoir des comportements différents selon le contexte relationnel dans lequel il est impliqué (famille-garderie), les évaluation de la prosocialité par les mères et les éducatrices devraient illustrer cette variabilité chez l’enfant. » (p. 34)
- « Sur la base des études de Strayer et al. (1989) et Pagé (1995), les mesures de la prosocialité issues des entrevues avec les enfants devraient refléter une indépendance entre les aspects conceptuels et procéduraux. » (p. 34)
- « Sur la base des études de Eisenberg, Fabes, Minore, Mathy, Hanish et Brown (1994) et Mize et Ladd (1988), qui révèlent une indépendance entre les évaluations des raisonnements moraux et les observations comportementales, les mesures de la prosocialité issues des entrevues avec les enfants devraient être relativement différentes des évaluations comportementales rapportées par les mères et les éducatrices. » (p. 35)
- « Sur la base des résultats d’études s’intéressant au développement moral (Gilligan, 1982; citée par Craig et Baucum, 1999) et la prosocialité (Strayer et al., 1989; Vitaro et al., 1991) qui soulignent des différences sexuelles, les filles devraient démontrer plus de prosocialité que les garçons notamment quand elles sont évaluées par l’adulte (mère, éducatrice). » (p. 35)
- « Plusieurs études soulignent que les parents et les enfants ont une influence mutuelle sur l’interaction au sein de la dyade (Almeida Cruz et Vasconcellos, 1996; Pettit et Laird, 1996; Lollis, 1996; Cairns, 1991) et que la qualité de l’interaction mère-enfant est reliée à la fois aux styles de pratiques éducatives et à la représentation maternelle de son enfant (Pagé et al., 1996). Par définition, les pratiques éducatives démocratiques (c’est-à-dire des parents qui tiennent compte des besoins de l’enfant et lui accordent une place dans les décisions qui le concernent tout en faisant preuve d’un contrôle moyen) reflètent une influence bidirectionnelle entre les pratiques de l’adulte et les caractéristiques de l’enfant. Sur cette base, les pratiques éducatives maternelles démocratiques devraient être reliées de façon significative à la prosocialité de l’enfant, notamment lorsqu’elle est évaluée par la mère. » (p. 36)
- « Sur la base des études en milieu familial (Baumrind et Black, 1967; Maccoby et Martin, 1983) démontrant un lien entre les pratiques de socialisation maternelles et l’attitude prosociale et d’après le modèle écologique (Bronfenbrenner, 1992) soulignant l’importance d’une continuité intercontextuelle, des pratiques éducatives démocratiques dans le mésosystème famille-garderie devraient être associées à la prosocialité chez l’enfant. » (p. 36)
- « Finalement en lien avec les éléments qui précèdent, une hypothèse plus générale est que la prosocialité chez l’enfant devrait varier en fonction à la fois du mésosystème et du sexe de l’enfant. » (p. 36)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« Soixante-seize enfants (34 garçons; 42 filles), leur mère (n=57) et leurs éducatrices (n=8) constituent notre échantillon de départ. Les enfants sont âgés entre 43 et 66 mois (M=53,2 mois; é. t. = 5,05 mois) et sont répartis dans cinq centres à la petite enfance de milieux défavorisés de la région de Québec. » (p. 38)
Instruments :
- Questionnaires;
- Child Rearing Practices Report (Block, 1981);
- CCQS (Block et Block, 1980).
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« Inspirée du modèle écologique de Bronfenbrenner (1993), cette étude vise à évaluer l’impact mésosystémique de différentes configurations de pratiques éducatives mères-éducatrices sur la prosocialité de 57 enfants de 4 ans. Les pratiques éducatives sont évaluées à l’aide du ’Child Rearing Practices Report’ (Block, 1981); deux facteurs, Démocratiques et Autoritaires-restrictifs, tels que définis par Kochanska (1990), permettent de discriminer le score de l’attitude démocratique. La prosocialité de l’enfant est évaluée à l’aide d’épreuves socio-cognitives et de questionnaires. En général, les résultats font ressortir que les filles sont jugées plus prosociales par les adultes et expriment plus de réactions prosociales que les garçons. De plus, les garçons dont le mésosystème famille-garderie est caractérisé par une attitude démocratique faible réagissent de façon plus prosociale que ceux lovés au sein d’un mésosystème où les pratiques maternelles sont contrôlantes, contrairement à celles de l’éducatrice. L’importance de la continuité du mésosystème famille-garderie pour l’éducation préscolaire est soulignée. » (résumé)