Inégalités de genre dans le partage des tâches domestiques au Canada : quelles influences sur le désir d’un (nouvel) enfant?
|
Référence bibliographique [20401]
Charton, Laurence et Zhu, Nong. 2017. «Inégalités de genre dans le partage des tâches domestiques au Canada : quelles influences sur le désir d’un (nouvel) enfant? ». Cahiers de recherche sociologique, no 63, p. 155-183.
Intentions : «Dans cet article, [les auteurs portent leur] attention sur la relation entre tâches domestiques et projets de fécondité.» (p. 159)
Questions/Hypothèses : Les questions suivantes ont guidé la recherche: «la répartition des tâches domestiques entre conjoints a-t-elle une influence sur le désir d’un (nouvel) enfant? Les projets de fécondité conditionnent-ils la répartition des travaux ménagers entre les membres du couple? Observe-t-on par ailleurs des modifications dans le partage des tâches domestiques selon le nombre d’enfants? Mais aussi, la répartition de ces tâches joue-t-elle un rôle déterminant sur les projets de procréation compte tenu d’autres variables démographiques et socioéconomiques? Enfin, observe-t-on des différences selon les provinces canadiennes, sachant que les politiques d’aides aux familles et à la conciliation famille-travail varient selon les provinces?» (p. 159)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : Les auteurs ont utilisé les données de l’Enquête sociale générale réalisée par Statistique Canada en 2011. L’échantillon comprend 5 821 hommes et femmes de 15 ans et plus, en couple hétérosexuel. Parmi ceux-ci, 489 hommes et 534 femmes sont du Québec.
Instruments : Questionnaire
Type de traitement des données : Analyse statistique
3. Résumé
À la lumière des résultats, les auteurs mentionnent que «[s]i certaines caractéristiques socio-économiques comme un niveau d’instruction supérieure des hommes et des femmes et un engagement professionnel des femmes contribuent à les désengager ou à rééquilibrer un peu le partage de certaines tâches domestiques, […] elles semblent plutôt offrir aux femmes la possibilité de se décentrer du “problème de la gestion domestique” en ayant recours probablement davantage à des aides extérieures. Les ressources économiques des femmes contribuent ainsi le plus souvent à réduire l’écart entre les sexes dans le partage des tâches domestiques liées à la cuisine […] et au ménage […]. Cette réduction de l’écart dans l’implication dans certaines tâches domestiques rendue possible avec l’autonomie financière des femmes s’amenuise toutefois à l’arrivée des enfants. Avec l’arrivée des enfants, ces inégalités augmentent en effet partout, jusqu’au premier enfant en Atlantique, au deuxième dans les Prairies et en Colombie-Britannique et à chaque enfant supplémentaire en Ontario et au Québec. Cette hausse des inégalités à la naissance des enfants conduit ainsi non seulement les femmes à exprimer une moins grande satisfaction quant à la gestion de leur vie de famille et de leur vie professionnelle, mais aussi à jouer un rôle sur leur désir d’enfant.» (p. 173)