Les liens longitudinaux entre les caractéristiques du contexte familial et le développement de comportements suicidaires à l’adolescence
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Référence bibliographique [22374]
Ouellet, Laurie. 2020. «Les liens longitudinaux entre les caractéristiques du contexte familial et le développement de comportements suicidaires à l’adolescence». Essai doctoral, Université du Québec en Outaouais, Département de psychoéducation et de psychologie.
Intentions : «Le présent projet visait essentiellement à vérifier la nature et la force des relations entre les symptômes dépressifs de la mère et les symptômes dépressifs, les symptômes anxieux, les comportements suicidaires de l’adolescent. Le second objectif était de vérifier si les caractéristiques du contexte familial ont un effet modérateur sur la relation entre la dépression maternelle et le développement de comportements suicidaires chez le jeune de 15 ans. Finalement, [cette] étude s’intéresse également à vérifier les interrelations entre [les] variables d’intérêt. En effet, [l’autrice souhaitait] identifier quels facteurs de risque, parmi les variables familiales à l’étude et les symptômes de santé mentale chez le jeune de 13 ans (anxiété et dépression) permettaient le mieux de prédire l’apparition de comportements suicidaires chez l’adolescent à 15 ans.» (p. 51)
Questions/Hypothèses : «La première hypothèse de cet essai doctoral postule que la présence de symptômes dépressifs chez la mère sera associée significativement et positivement à la présence de symptômes dépressifs, anxieux et de comportements suicidaires chez son adolescent. Deuxièmement, il est postulé que la présence de symptômes dépressifs chez la mère, une relation négative avec la mère, un haut niveau de dysfonctionnement familial, la présence de symptômes dépressifs et anxieux chez le jeune ainsi que la présence d’idées suicidaires et de tentatives de suicide antérieures à 13 ans seront les meilleurs prédicteurs des comportements suicidaires du jeune à l’âge de 15 ans. Troisièmement, [il est postulé] que les variables associées au contexte familial joueront un rôle modérateur dans l’association entre la dépression maternelle et les comportements suicidaires.» (p. 51-52)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «L’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec [ÉLDEQ] est une enquête qui suit annuellement une cohorte de 2 120 enfants nés en 1997-1998 et recrutés aléatoirement. La population visée par l’ÉLDEQ est des enfants nés de mères québécoises en 1997 et 1998 qui avaient 59 ou 60 semaines de grossesse au début de chaque vague de collecte du volet 1998.» (p. 53) «Après la première collecte de donnée en 1998, les participants ont été rappelés périodiquement (annuellement après la première année) pour poursuivre leur participation à la recherche. […] Dans le cadre de l’étude, 1977 des familles répondantes du volet deux ont participé à la collecte de données de 2011, 2013 et 2015.» (p. 53-54)
Instruments : Questionnaires
Type de traitement des données : Analyse statistique
3. Résumé
«Les résultats obtenus confirment que la présence de symptômes dépressifs modérés ou élevés chez la mère lorsque l’adolescent est âgé de 13 ans est un prédicteur significatif pour la présence d’idées suicidaires sérieuses et de tentatives de suicide dans les deux années subséquentes. [Les] résultants montrent également que les adolescents de 13 ans dont les mères étaient déprimées étaient deux fois plus susceptibles de présenter des idéations suicidaires que les adolescents dont les mères n’étaient pas déprimées quand ils étaient âgés de 13 ans. Des associations encore plus importantes ont été retrouvées au niveau des tentatives de suicide. En effet, les jeunes dont la mère présentait des symptômes de dépression modérés ou élevés alors qu’ils étaient âgés de 13 ans étaient environ trois fois plus à risque d’avoir fait une tentative de suicide à 15 ans que les adolescents qui n’avaient pas été exposés à la dépression maternelle à cet âge.» (p. 95-96) Toutefois, les résultats montrent que «le sexe de l’adolescent ainsi que les antécédents d’idéations suicidaires et de tentatives de suicide étaient des prédicteurs plus importants que la dépression maternelle. [De plus,] le sexe féminin était associé à des probabilités de 3,7 à 4,1 fois plus importantes de présenter des idées suicidaires sérieuses à 15 ans que le sexe masculin.» (p. 99-100)