Référence bibliographique [17239]
Zivanovic Sarenac, Javorka et Vatz Laaroussi, Michèle. 2015. «Les rapports intergénérationnels quand les femmes réfugiées sont veuves ou divorcées». Dans Les rapports intergénérationnels dans la migration : de la transmission au changement social , sous la dir. de Michèle Vatz Laaroussi, p. 167-180. Québec: Presses de l’Université du Québec.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«Dans le présent texte, nous abordons les processus d’adaptation, de changement, d’entraide et de transmission construits par [des] femmes réfugiées lorsque l’une des trois générations est en situation de veuvage, de séparation-divorce ou de monoparentalité. […] Notre objectif est de saisir qui sont ces femmes et comment s’articulent, dans leur parcours et dans leur intégration au Québec, la séparation, la migration et les rapports intergénérationnels.» (p. 168)
Questions/Hypothèses :
«[C]omment se réarticulent les relations intergénérationnelles et comment s’effectuent les transmissions de valeurs, de pratiques et de représentations entre des générations de femmes réfugiées au Québec lorsqu’elles ont vécu, à un ou l’autre génération, des séparations conjugales, des veuvages et la monoparentalité, soit un rapport différent aux hommes dans leur quotidien? Plus encore, ces ruptures conjugales et la monoparentalité ont-elles une influence sur la construction des représentations et des pratiques concernant les rapports hommes/femmes, le mariage, l’importance du pays et de la communauté d’origine?» (p. 168)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Les auteures utilisent les données d’une des trois recherches à la base de cet ouvrage collectif. Il s’agit de l’étude portant sur les transmissions et les échanges entre trois générations de femmes réfugiées au Québec. Les auteures utilisent toutefois un sous-échantillon qui compte «14 trios (grand-mère, mère, fille) dont une des femmes au moins est séparée, veuve ou mère monoparentale. Ces 14 familles viennent du Burundi, du Rwanda, de la Colombie et de l’ex-Yougoslavie.» (p. 168)
Instruments :
Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
«Il apparaît clairement que, quelle que soit leur perception de la séparation, le fait que ces femmes sont divorcées n’est pas au centre de leur identité. Elles sont des mères, des filles, des immigrantes, des travailleuses, des sœurs, des amies, etc., et elles ont une identité à facettes multiples qui se reconstruit tout au long de leur parcours. […] Aucune de ces femmes ne souligne explicitement le divorce comme une dimension de son identité même si cet événement couplé à la migration a changé radicalement sa vie, leur donnant maintenant plus de liberté et d’indépendance ainsi que plus de responsabilités. Le veuvage, surtout chez les grands-mères prend davantage place dans l’identité des femmes, mais ouvre aussi, avec la migration, sur des transformations, des représentations, des pratiques et des rapports intergénérationnels ainsi que sur des pratiques d’émancipation bien particulière. Nous avons pu analyser que les représentations et les pratiques intergénérationnelles sont plus particulières et plus en transformation lorsque c’est la mère qui est séparée ou veuve et qui vit la monoparentalité. […] Les femmes réfugiées ayant vécu des séparations-divorces prennent une place centrale dans les transformations intergénérationnelles circulaires. Souvent en tête de la mobilité familiale, elles servent de pivot dans la transmission et dans les changements au sein des générations.» (p. 178-179)