L’entraide maternelle, une réponse à l’isolement pathogène des nouvelles mères
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Référence bibliographique [7594]
Lussier, Véronique, David, Hélène et Ouimet, Louise. 1996. «L’entraide maternelle, une réponse à l’isolement pathogène des nouvelles mères ». Santé Mentale au Québec, vol. 21, no 2, p. 224-232.
Intentions : « Le Groupe d’entraide maternelle de La Petite Patrie (quartier ouvrier de Montréal) se définit comme une ressource communautaire mise sur pied pour répondre aux besoins des mères et de leurs enfants, de la naissance à l’âge de cinq ans, à travers l’établissement d’un réseau de support social constitué de mères vivant ou ayant vécu des difficultés, ainsi que d’intervenantes sensibilisées à cette problématique. [...] Les principaux objectifs de cet organisme sans but lucratif sont de favoriser l’entraide et le support mutuel, promouvoir le développement des compétences personnelles et parentales, favoriser le bien-être et le développement harmonieux des enfants, conscientiser les femmes-mères à leurs problématiques spécifiques afin d’atteindre un meilleur équilibre familial, et encourager la participation active à la vie communautaire et démocratique. » (p. 225)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : « [le programme] privilégie le recrutement de filleules parmi les femmes monoparentales ou ayant peu de ressources significatives dans leur entourage; les mères très jeunes; les primipares; les mères plus isolées et/ou plus démunies; les mères d’origines culturelles diverses. Isolement, insécurité, faible estime de soi, conjoint peu disponible, absence de modèle sont les paramètres communs à ces mères, auxquels se superpose souvent le souci additionnel d’une situation financière précaire. Les marraines sont pour leur part sélectionnées parmi les membres du GEM d’après les critères suivants: elles doivent être mères de jeunes enfants, demeurer dans le quartier, faire preuve d’une capacité d’écoute et d’ouverture d’esprit, manifester un désir de partage et avoir une disponibilité suffisante. » (p. 227)
3. Résumé
« Le témoignage sur l’établissement d’un réseau d’entraide maternelle s’inscrit dans une réflexion que nous avons amorcée à l’occasion d’une étude longitudinale portant sur la détection précoce de la dépression post-natale. [...] réflexion qui met en relief le rôle essentiel de l’isolement et de la désintégration de repères collectifs dans l’étiologie des troubles d’adaptation à la maternité. [...] Face à la nécessité de combler le vide laissé par l’effritement des réseaux de soutien traditionnels, et de prévenir l’escalade des difficultés d’adaptation maternelle, l’initiative de ce groupe communautaire engagé sur le terrain à relever ces défis se présente comme une réponse particulièrement habile. Il s’agit du travail accompli à Montréal par le GEM, Groupe d’entraide maternelle ayant mis au point un programme de marrainage pour venir en aide aux nouvelles mères dont la solitude est aggravée par des problèmes liés à une situation financière précaire, la monoparentalité, le manque de réalisme dû à l’immaturité, ou la difficulté d’intégration socioculturelle. Dans des conditions d’exigence maximale, le GEM s’attaque ainsi à un problème qui touche toutes les femmes, et tous ceux, pourrions-nous ajouter, qui croient que l’instauration du lien maternel mérite d’être protégé. » (pp. 224-225)