Référence bibliographique [12344]
Charron, Julie. 2008. «Porter la modernité : étude des comportements vestimentaires des jeunes femmes indiennes à Delhi». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de sociologie.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«En Inde, la libéralisation économique des deux dernières décennies provoque plusieurs changements sociaux. Dans ce mémoire, je m’intéresse à l’un de ces changements: la transformation des comportements vestimentaires des jeunes femmes indiennes. […] Ce mémoire se penche sur la signification sociologique de cette transformation, alors que dans une perspective empirique, il explore le sens que les jeunes femmes de classe moyenne urbaine confèrent à leurs comportements vestimentaires.» (p. ix)
Questions/Hypothèses :
«[C]omment expliquer la signification sociologique de la transformation des comportements vestimentaires des jeunes femmes indiennes (qui adoptent des tenues non traditionnelles)? Ainsi, pourquoi existe-t-il une différence intergénérationnelle entre ces jeunes femmes et leur mère? Qu’est-ce qui génère ce changement et quelles pourraient être les conséquences de ce changement sur les femmes des générations à venir?» (p. 5)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
L’échantillon compte dix femmes âgées entre 18 et 30 ans. «L’ensemble de ces femmes porte des vêtements occidentaux quotidiennement et des vêtements traditionnels à l’occasion, surtout pour des cérémonies, des mariages ou des réunions de famille.» (p. 13) L’échantillon principal est complété par un groupe de trois femmes hindoue habitant en Inde, deux jeunes femmes portant uniquement des vêtements traditionnels, deux mères des femmes de l’échantillon principal, deux gérants de magasins de vêtements occidentaux et deux designers.
Instruments :
Guides d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
«D’un point de vue analytique, ce mémoire aborde trois axes: le sens et la signification que les jeunes femmes attribuent à leurs comportements vestimentaires, les instances de légitimation et de ‘délégitimation’ de cette transformation vestimentaire et comment celle-ci est révélatrice de transformations plus globales qui caractérisent la modernité indienne. En ce sens, les jeunes femmes portent la modernité parce qu’elles aspirent à être indépendantes, fortes et à exprimer leur individualité, mais elles espèrent aussi être acceptées par leurs pairs. Ainsi, la dualité entre le désir d’expression de soi et le désir d’être comme les autres, de ne pas rompre complètement avec les normes traditionnelles, est au cœur de la transformation des comportements vestimentaires des jeunes femmes. De même, cette tension se traduit dans la société alors que certaines instances, comme la famille, l’université et le marché du travail légitiment ces comportements, tandis que l’institution de la belle-famille et certains groupes religieux résistent et contestent l’adoption des comportements vestimentaires occidentaux par les jeunes femmes indiennes. Enfin, les paradoxes qui caractérisent ce phénomène, comme la modernité indienne, touchent directement le contrôle de la sexualité et du corps des femmes, la dialectique individu/société et le rapport de l’Inde à l’Occident.» (p. ix)