Dynamiques familiales transgénérationnelles : le cas de descendants de survivants juifs de la Shoah (Holocauste) à Montréal
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Référence bibliographique [11934]
Chebat, Myriam. 2012. «Dynamiques familiales transgénérationnelles : le cas de descendants de survivants juifs de la Shoah (Holocauste) à Montréal». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de travail social.
Intentions : «Ce mémoire explore les représentations des dynamiques familiales propres aux familles de survivants de la Shoah. [N]ous examinons l’impact des événements stressants sur l’individu et sur le système familial et les éléments de résilience afin de déceler des repères cliniques en travail social.» (p. vii)
Questions/Hypothèses : «Dans quelle mesure, les événements traumatisants de la Shoah ont un impact sur les dynamiques intergénérationnelles des familles?» (p. 22) L’auteure a formulé trois hypothèses. «Les expériences vécues par les survivants juifs de la Shoah ont des effets transgénérationnels et affectent les relations avec leurs enfants et ce, selon les dynamiques familiales et les conditions qui leurs sont propres.» (p. 22) «Le stade du cycle de vie auquel ces événements ont été vécus (enfant-vs-adolescent-vs-jeune adulte) affecte significativement les relations avec les enfants.» (p. 25) «Le type de lien dépend des mécanismes d’ajustement (coping) des parents, et de leurs caractéristiques personnelles.» (p. 29)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «Les participants recrutés pour cette étude (n=6) sont 3 hommes et 3 femmes. Pour quatre des participants, leurs deux parents étaient survivants de la Shoah; pour deux des participants, un seul de leurs parents était survivant de la Shoah.» (p. 51)
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«Les entretiens menés […] nous ont laissé entrevoir un haut niveau de détresse à l’intérieur de ces familles. Les informateurs nous ont nommé un nombre d’éléments ayant marqué leurs parents, en particulier le décès de proches et des souffrances physiques importantes. Les participants, descendants de survivants de la Shoah, nous dévoilent l’impact de ces stresseurs sur l’ensemble du système familial, en premier sur leurs parents, puis sur les différents membres en interaction avec le ou les parent(s). […] Les familles de nos informateurs sont […] marquées par le stress traumatique vécu par les parents. Ce sont des familles enchevêtrées, aux parents souvent surengagés, vivant parfois dans un état de peur constante de dangers réels ou imaginés desquels les enfants sont protégés. Le rôle défini au parent en est un qui est largement logistique, où le parent démontre des capacités d’empathie et de support émotionnel limités envers ses enfants. Une quantité importante d’énergie semble être déployée au sein de la famille afin de maintenir le fragile équilibre de la famille construit autour du bien-être des parents, occupant le rôle de ‘tiers pesant’. […] Nous pouvons constater que l’intersection de l’individu et de la famille avec des réseaux d’appartenance sociaux et communautaires offrent l’effet bénéfique d’apporter un soutien social, qui est lié au processus de résilience.» (p. 98-99)