Pistes d’intervention psychosociale dans l’accompagnement de l’enfant et de sa famille en deuil
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Référence bibliographique [6343]
Corriveau, Mélanie. 2000. «Pistes d’intervention psychosociale dans l’accompagnement de l’enfant et de sa famille en deuil». Mémoire de maîtrise, Sherbrooke, Université de Sherbrooke, Département de Service social.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : « Cet essai se veut une présentation du processus de deuil chez l’enfant ainsi qu’une analyse des pratiques d’intervention destinées aux endeuillés. » (p. 2)
Questions/Hypothèses : « De quelle façon se présente le deuil chez l’enfant? Est-il différent de celui vécu par l’adulte? Disposons-nous de ressources adéquates pour l’aider à traverser cette épreuve? » (p. 2)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : 10 programmes liés au deuil chez l’enfant
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
« L’intervention psychosociale auprès d’enfants endeuillés ne semble pas prioritaire dans notre société. En général, les professionnels n’offrent qu’un service ponctuel et individuel. De plus, certains organismes ont tenté de créer des ressources davantage spécifiques, sous forme de groupe d’enfants endeuillés, mais plusieurs ont dû se résigner à l’abandonner pour diverses raisons. Sur le plan statistique, nous ne sommes pas en mesure d’évaluer l’ampleur de cette problématique; à savoir, le nombre d’enfants qui perdent un parent au cours d’une année, aucune donnée n’étant recensée à cette fin. On peut donc affirmer que cette problématique est négligée à plusieurs niveaux. Cette analyse comprend quatre chapitres : les deux premiers chapitres, davantage théoriques, permettent d’aborder, d’une part, la mort d’un point de vue anthropologique en cernant la réalité de la mort dans un contexte historique et culturel et d’autre part, de s’intéresser au vécu de l’enfant suite au décès d’un parent. Selon une échelle de stress élaborée par Elkind (1983 cité dans Pelsser 1989), la mort d’un parent récolte 100 points, soit le pointage le plus élevé en termes d’évènement stressant. Enfin, les deux derniers chapitres sont particulièrement axés sur l’intervention face à la problématique du deuil. Bien que les programmes traitant de la problématique du deuil chez l’enfant ne soient pas nombreux, dix programmes ont été répertoriés. L’analyse de ces programmes a permis de dégager certaines pistes d’intervention psychosociale comme la prise de conscience du tabou social entourant la mort. En changeant notre représentation de la mort, nous serons en mesure de la considérer comme une étape normale de vie. De plus, la centralisation des données ou des ressources concernant le deuil vécu par un enfant optimiserait les services rendus. Des sous-colloques, des formations ou un site Internet sur ce thème pourraient devenir des voies de transmission d’informations pertinentes. Une autre piste possible serait d’effectuer davantage de recherches sur les effets à court, mais surtout à long terme du deuil chez l’enfant. Un deuil peut très bien se résorber lorsque bien accompagné. Qu’advient-il lorsque ce n’est pas le cas? Cette connaissance permettrait d’adapter l’intervention et surtout de légitimer l’importance de cette intervention, de sensibiliser les divers milieux où se développe l’enfant (garderie, école, loisirs) ainsi que d’apporter aux parents un support approprié face aux réactions des enfants suite à une perte. » (pp. 2-3)