Référence bibliographique [5133]
Roy, Isabelle. 2002. La participation de jeunes familles en situation de pauvreté à des réseaux sociaux en milieu rural (Charlevoix), semi-urbain (de la Jacques-Cartier) et urbain (Basse-ville-Limoilou-Vanier) : étude exploratoire. Beauport (Québec): Gouvernement du Québec, Direction de santé publique de Québec, Régie régionale de la santé et des services sociaux.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Le but de ce projet est de développer une meilleure compréhension des réseaux sociaux comme espace social où est produit le capital social (Lévesque et White 2001) et ce, à partir de leur participation et de la signification qui leur est donnée par les jeunes familles vivant en situation de pauvreté. » (p. 13)
Questions/Hypothèses :
« Dans ce contexte où certaines tranches de la population s’appauvrissent dont les jeunes familles et sachant que les réseaux sociaux peuvent parfois être les derniers recours contre l’exclusion totale, quelques questions se posent: de quelle façon les personnes appauvries, principalement les jeunes familles, font l’expérience des réseaux sociaux et quel est le sens qui leur est donné par les acteurs locaux? Puis, comme il est légitime, voire même nécessaire, de se pencher sur l’action de ces intervenants, on peut se demander s’ils tiennent compte de ces réseaux dans leurs interactions avec les personnes appauvries. Il s’agit donc d’un questionnement à double volet : un volet qui se penche principalement sur l’individu et un autre qui situe cet individu dans une perspective d’action sociale. Pour tout dire, on cherche à répondre à la question suivante : existe-t-il un écart entre l’expérience que font les personnes appauvries des réseaux sociaux et le sens qui leur est donné par les acteurs locaux? » (p. 12)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« Au total, 23 entrevues individuelles ont été réalisées auprès de parents de jeunes familles en situation de pauvreté dont 21 auprès de mères et 2 auprès de pères. Les entrevues se répartissent ainsi selon les milieux : 7 entrevues réalisées en milieux rural (auprès de femmes seulement); 8 entrevues réalisées en milieu semi-urbain (auprès de 6 femmes et 2 hommes); et 8 entrevues réalisées en milieu urbain (auprès de femmes uniquement). Les parents rencontrés ont en moyenne 31,6 ans et ont en moyenne 2,4 enfants. » (p. 23)
De plus, des acteurs locaux de chaque secteur ont été ciblés.
Instruments :
Guide d’entretien
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
« Au printemps 2002, paraissaient les résultats d’une étude de Pampalon et de l’Institut national de santé publique du Québec (2002). On apprenait, qu’au Québec, l’espérance de santé tant des femmes que des hommes décroît en situation de défavorisation matérielle et sociale. D’autres études réalisées ailleurs faisaient déjà remarquer que la pauvreté et la présence ou non d’un réseau personnel pouvait faire la différence entre un bon état de santé et un mauvais. Les personnes en situation de pauvreté (ou de précarité) matérielle et sociale peuvent connaître une détérioration de leur santé tant mentale que physique (St-Amand et Kérisit, 1998; Bungener et Pierret, 1994; Fryer, 1998; Veenstra, 2001). Le manque de support en situation difficile pourrait effectivement conduire une personne à la dépression (Stansfeld, 2000).
De plus, au Québec, on observe, depuis plusieurs décennies, un appauvrissement de la population. Cette paupérisation touche de plus en plus les enfants. La situation économique des familles serait préoccupante. La condition des familles monoparentales plus particulièrement serait même alarmante. Il est aussi prouvé que l’appauvrissement d’une population entraîne des conséquences culturelles, sociales et économiques. Une de ces conséquences possibles est l’exclusion d’un nombre grandissant de personnes. La pauvreté empêcherait les gens de jouer un rôle social valorisant et les éloignerait du monde de la connaissance et de la culture.
En considérant cet état de fait et en se situant dans une démarche visant à réduire les inégalités de santé et de bien-être, la présente étude a pour but de décrire et de développer une meilleure compréhension des réseaux sociaux comme espace social où est produit le capital social (White et Lévesque, 2001) et ce, à partir de la participation et de la signification qui leur est donné par les jeunes familles vivant en situation de pauvreté. De même, l’étude visait à comprendre l’importance accordée à ces réseaux par certains acteurs locaux qui sont appelés à rencontrer des jeunes familles en situation de pauvreté.
Pour les fins de l’étude, l’utilisation de l’approche méthodologique inductiviste était indiquée. Ensuite trois secteurs géographiquement défavorisés ont été sélectionnés (un secteur rural, un secteur semi-urbain et un secteur urbain) en tenant compte des indices de défavorisation matérielle et sociale définis par Pampalon et al. (2000). Les trois secteurs sélectionnés correspondent aux territoires des CLSC Charlevoix, de La Jacques-Cartier et Basse-ville-Limoilou-Vanier. Des entrevues individuelles ont été réalisées avec des parents de jeunes familles en situation de pauvreté ainsi que des ’focus groups’ auprès d’acteurs locaux de chaque secteur ciblé. La collecte de données a débuté en février 2001 pour se terminer en septembre 2001.
Sur le plan conceptuel, les réseaux sociaux et le capital social représentent des phénomènes sociaux bien documentés et théorisés par les sociologues du Québec. C’est dans cette littérature que cette étude exploratoire puise ses bases théoriques. Elle permet de décrire et de mieux comprendre la participation de jeunes familles en situation de pauvreté à des réseaux sociaux.
Le présent rapport comporte 4 chapitres. Le premier, présente le contexte dans lequel l’étude se situe, les questions et les objectifs de la recherche et le cadre conceptuel utilisé. Le second, expose l’approche méthodologique, choisit et décrit toutes les étapes de la collecte de données. Les chapitre [sic] 3 et 4 présentent l’analyse tirée des données rendues disponibles par les entrevues individuelles et les ’focus groups’. En conclusion se retrouve une comparaison entre les chapitres 3 et 4 ainsi que diverses pistes d’actions proposées par les acteurs locaux ou qui émergent suite à l’analyse. » (pp. 6-7)