Référence bibliographique [7274]
Moisan, Lise. 1997. «L’évolution de la situation des femmes dans les entreprises agricoles familiales au Québec entre 1981 et 1991 et son impact sur le transfert des fermes familiales». Mémoire de maîtrise, Rimouski (Québec), Université du Québec à Rimouski, Département de démographie.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Cette recherche tente de dégager l’évolution de la situation des femmes dans les entreprises agricoles familiales au Québec entre les années 1981 et 1991. » (p. 2)
Questions/Hypothèses :
- « Quelle est la nature et l’étendue de ce partage sans précédent de l’avoir agricole? Quelle part de l’entreprise les conjointes obtiennent-elles? Quels types d’exploitations agricoles deviennent des coexploitations? Quels seront les impacts sur le mode de gestion interne des entreprises agricoles, notamment sur le partage du pouvoir décisionnel, la division sexuelle du travail et l’inclusion des filles d’agriculteurs dans la relève éventuelle et dans la coexploitation actuelle des entreprises? Le rapport de forces des conjointes et des filles d’agriculteurs s’est-il fondamentalement amélioré avec ces changements apportés dans la forme juridique des entreprises agricoles? Les filles qui le veulent pourront-elles, plus facilement que la génération de leurs mères, accéder sur leurs propres bases et sur leur propre mérite à la profession et à la propriété agricole, c’est-à-dire sans devoir ’épouser l’homme qui exerce le métier’? » (p. 3)
- L’actuelle vague de transformations juridiques des exploitations agricoles « à propriétaire unique » en copropriétés n’entraîne pas nécessairement une véritable cogestion de l’entreprise et ne modifie pas toujours le rapport de forces entre les conjoints associés.
- Le nouveau partage de l’avoir agricole sert d’abord et avant tout à faciliter le transfert père-fils, et ne met pas fin à l’exclusion séculaire des filles de la transmission patrilinéaire.
- L’État a intérêt à continuer de soutenir l’entreprise agricole familiale en tant que mode d’exploitation, y compris en encourageant, malgré les résistances du milieu, la transmission de la propriété agricole à une relève féminine.
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
L’enquête-sondage avait pour but de faire ressortir la spécificité de deux sous-ensembles de la population des agricultrices du Bas-Saint-Laurent, à savoir les membres et les non-membres du Syndicat des agricultrices de cette région (SABSL). ainsi ont été retenus pour l’enquête 306 non-membres et 264 agricultrices membres du SABSL.
Instruments :
Questionnaire
Type de traitement de données :
Analyse statistique
3. Résumé
« Non seulement l’entreprise agricole familiale est-elle le principal site des transformations, formelles et informelles, du rapport conjointes-agriculteur, mais l’entreprise agricole familiale demeure aussi le socle, l’unité de base de l’agriculture, ce qui, en cette fin de XXe siècle, distingue ce secteur de tous les autres secteurs économiques. » (p. 5) Ce mémoire a choisi de concentrer son attention sur trois indicateurs de l’évolution de la situation des femmes en agriculture: le degré d’accès des conjointes d’agriculteurs à la propriété agricole, leur rôle et leur degré d’implication dans les tâches et la gestion quotidienne des entreprises agricoles familiales, et l’accès des filles d’agriculteurs au patrimoine. À partir d’une analyse de ces éléments interreliés, il évalue l’étendue et la profondeur de l’impact que l’accès à la propriété a pu avoir pendant cette période, et ce que laisse présager cette tendance, si elle se maintient, pour l’avenir des femmes et des filles, des entreprises agricoles et pour l’avenir de l’agriculture elle-même. Pour se faire ce mémoire s’appuie sur une enquête-sondage auprès d’agricultrices de la région du Bas-saint-Laurent, de même que sur les textes d’auteurs qui ont analysé l’histoire de l’agriculture et de l’entreprise agricole familiale. Les résultats confirment l’hypothèse de départ stipulant que les filles d’agriculteurs continuent d’être exclues, comme par le passé, de la transmission du patrimoine. Par-contre les années à venir pourraient voir les choses changer puisque l’État prévoit encourager l’établissement de la relève féminine par des politiques et des mesures initiatives concrètes.