Foucault, Pierre. 1980. «Conséquences psychologiques d’un inceste ». Revue Québécoise de Psychologie, vol. 1, no 1, p. 37-50.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : Formuler une théorie descriptive de l’inceste, « a grounded theory », à partir de laquelle il deviendrait ensuite possible d’énoncer une ou des hypothèses explicatives des comportements consécutifs à l’inceste, comme conséquences de celui-ci.
2. Méthode
Echantillon/Matériau : - Une adolescente, victime d’un inceste père-fille pendant près de 10 ans, entre l’âge de 4 ans et 14 ans. Ce sujet a été retenu entre quelques cent autres, compte tenu de sa pertinence toute particulière. - Six autres sujets ont aussi été retenus afin d’assumer la présence des nuances, des contrôles et d’autres éléments requis. Ce sont toutes des victimes d’un inceste père-fille prolongé. - Les sept sujets proviennent d’une population internée et généralement sous-développée à maints points de vue: économique, social, intellectuel, affectif, émotif mais surtout relationnel.
Instruments : Résumé d’entrevues thérapeutiques, d’observations du personnel clinique et des données inscrites aux différents dossiers d’une adolescente.
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
Peu prolixe en ce qui touche les suites de l’inceste, la documentation se fait plus discrète encore sur le sujet spécifique des conséquences psychologiques du geste. Conséquemment, l’auteur délaisse la méthode comparative habituelle et procède à l’analyse idiographique des comportements d’un sujet d’inceste, analyse corroborée et controlée par l’observation d’autres sujets similaires. Cette analyse diachronique et synchronique des comportements consécutifs à l’inceste permet la construction de catégories descriptives à la fois des agirs consécutifs à l’inceste et de l’organisation psychodynamique qui en explique l’apparition, l’évolution subséquente et la disparition éventuelle. Cette première partie de la recherche montre que les conséquences psychologiques de l’inceste sont directement liées au degré d’engagement psychologique de la jeune fille dans le rapport incestueux, davantage qu’au geste lui-même.