La famille en rénovation : réflexion sur la ''Nouvelle famille''

La famille en rénovation : réflexion sur la ''Nouvelle famille''

La famille en rénovation : réflexion sur la ''Nouvelle famille''

La famille en rénovation : réflexion sur la ''Nouvelle famille''s

| Ajouter

Référence bibliographique [9719]

Lamoureux, Diane et Morf, Nicole. 1983. «La famille en rénovation : réflexion sur la ''Nouvelle famille'' ». Conjoncture, no 3, p. 77-89.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Nous avons cru bon d’examiner d’un peu plus près les caractéristiques ’internes’ de la ’nouvelle famille’ et de voir comment elle s’inscrit historiquement par rapport à la famille nucléaire classique, pour être alors en mesure de formuler quelques intuitions sur sa signification politique pour les femmes. » (p. 79)

Questions/Hypothèses :
« Ce modèle [la nouvelle famille] il est vrai, est encore très marginal socialement; il est le fait essentiellement d’une petite bourgeoisie intellectuelle et radicalisée, ou d’anciens militants en marge de projets de transformation sociale. Mais en même temps ce phénomène nous semble important et significatif sociologiquement. Car, dans le foisonnement des critiques et des facteurs d’éclatement de la famille nucléaire classique que nous venons d’évoquer, la ’nouvelle famille’ est peut-être en train de produire un nouveau sens, un nouvel ordre. Au sein de la nouvelle famille semblent en effet se concilier diverses pratiques et idéologies que nous avions pensées inconciliables par nature il y a quelques années. » (p. 79)

2. Méthode


Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé


« La ’nouvelle famille’ est ’nouvelle’ certes dans le mode de relation qui lie ses membres : les rapports familiaux sont vécus comme rapports d’anti-pouvoir, d’anti-hiérarchie. C’est la chute de l’image du mari et c’est, dans une certaine mesure, le déclin de l’image de la mère. [...] Mais elle est ’famille’ jusqu’au bout des ongles dans sa dimension de valorisation du domestique, de repli sur le privé. [...] les nouvelles familles sont en effet la négation (ou la contre offensive) de deux mots-d’ordre fondamentaux qui ont animé respectivement les deux mouvements [mouvement contestataire des années 60 et mouvement féministe], ’Familles, je vous hais’ et ’Le privé est politique’. » (p. 81)
« Parallèlement, dans le champ du privé se réalisait également des transformations importantes. L’accès des femmes au domaine public et l’accroissement consécutif de leur marge de manoeuvre financière les ont en partie soutirées à la tutelle masculine. Mais cette émancipation sécrète aussi ses paradoxes : c’est au profit de l’État que l’autorité masculine s’est vue réinvestie. Et le privé est devenu non pas politique...mais étatique. » (p. 86)
« Le bilan n’est donc pas aussi positif pour les femmes qu’il n’apparaissait à première vue. Leur place dans la ’nouvelle famille’ ne signifie ni un allègement substantiel du travail domestique, ni une nouvelle visibilité de leur travail. Mais il y a peut-être certains aspects plus graves, il y a peut-être des pertes réelles pour les femmes, à long terme et collectivement. Ces craintes émergent quand on examine la nouvelle famille non plus strictement de l’intérieur et de façon ’photographique’, mais en la resituant dans la dynamique générale qui définit le rapport famille/société. » (p. 87)