Deviant Anonymous: Single Mothers at the Hôpital de la Miséricorde in Montreal, 1929-1939

Deviant Anonymous: Single Mothers at the Hôpital de la Miséricorde in Montreal, 1929-1939

Deviant Anonymous: Single Mothers at the Hôpital de la Miséricorde in Montreal, 1929-1939

Deviant Anonymous: Single Mothers at the Hôpital de la Miséricorde in Montreal, 1929-1939s

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Référence bibliographique [9645]

Lévesque, Andrée. 1984. «Deviant Anonymous: Single Mothers at the Hôpital de la Miséricorde in Montreal, 1929-1939 ». Communications historiques / Historical papers, vol. 19, no 1, p. 168-184.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
Examiner, par le biais des dossiers des patientes de l’Hôpital de la Miséricorde, la situation vécue par les jeunes femmes qui donnaient naissance à un enfant illégitime à l’Hôpital de la Miséricorde

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
Dossiers des patientes de l’Hôpital de la Miséricorde de 1929-1939

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« On a cependant accordé peu d’attention au sort de celles [les mères] qui défiaient les normes culturelles et enfantaient en dehors des liens du mariage. Selon l’idéologie religieuse de l’époque, ces personnes minaient l’ordre social et, par leur transgression, jetaient la honte sur elle-même et sur leur famille. Certaines solutions furent adoptées pour faire face au problème des mères célibataires: le recours aux maternités privées, l’exil chez les parents ou amis-es éloignés, parfois l’avortement, ou la soumission aux soins et au contrôle des oeuvres de charité religieuses. Au Québec, pendant les années 1930, quelque 20 pour cent des naissances qu’on appelait illégitimes eurent lieu à l’Hôpital de la Miséricorde dont les dossiers détaillés sur les patientes constituent les sources privilégiées du présent article. Les dossiers révèlent que les candidates à l’admission étaient presqu’exclusivement des Canadiennes-françaises catholiques. Souvent orphelines, elles étaient généralement jeunes, étaient domestiques ou vivaient à la maison. À leur entrée, elles adoptaient une nouvelle identité, leurs pseudonymes reflétant parfois la honte qu’elles devaient subir. Les règlements de l’Hôpital accentuaient leur isolement: on n’encourageait pas les visites, le courrier était censuré, et les patientes étaient largement privées de contact avec le monde extérieur. Si les agences encourageaient les mères célibataires à garder leur enfant, elles ne pouvaient choisir leur nom et seulement 14.6% quittaient l’Hôpital avec leur enfant. Après l’accouchement, les parturientes jouissaient de deux semaines de convalescence après quoi, si elles ne pouvaient s’acquitter de leur compte envers l’institution, elles entreprenaient six mois de service à l’Hôpital. Pendant cette période de résidence, elles étaient traitées comme des mineures, parfois comme des criminelles, toujours comme des pécheresses repentantes. Malgré l’importance de trouver un asile pendant leur grossesse, certaines patientes se soumettaient difficilement aux conditions qui leur étaient faites. Plusieurs réagissaient soit par une résistance passive soit par des actes de rébellion. Quelques unes épousaient le père de l’enfant mais la plupart devaient subir les conséquences de leur grossesse. » (p. 169)