Sexes et technologies de procréation : ''Mères porteuses'' ou la maternité déportée par la langue...
Sexes et technologies de procréation : ''Mères porteuses'' ou la maternité déportée par la langue...
Sexes et technologies de procréation : ''Mères porteuses'' ou la maternité déportée par la langue...
Sexes et technologies de procréation : ''Mères porteuses'' ou la maternité déportée par la langue...s
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Référence bibliographique [9271]
Vandelac, Louise. 1987. «Sexes et technologies de procréation : ''Mères porteuses'' ou la maternité déportée par la langue... ». Sociologie et Sociétés, vol. 19, no 1, p. 97-115.
Intentions : Étudier la terminologie relative aux mères porteuses
2. Méthode
Echantillon/Matériau : Données documentaires diverses
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
Engendré par les petites annonces des journaux, façonné par le discours des médias, des avocats, des médecins et des psychologues, le phénomène dit des « mères porteuses » est né d’une langue dominée par les métaphores corporelles, les phantasmes et les codes masculins. Ce morcellement de l’enfantement, étonnante opération du langage défaisant la mère de cette même langue qui a fait le père, est aussi un exemple magistral de la collusion des trois pouvoirs du langage. On y voit le pouvoir performatif de l’administration s’associer au pouvoir séducteur des médias et au pouvoir de vérité de la science pour assimiler l’enfantement aux schémas masculins de la sexualité et de l’engendrement au profit du géniteur-acheteur. D’ailleurs, l’essence même de l’enfantement contractuel est de nier le caractère hautement symbolique et culturel de l’engendrement pour assujettir un corps féminin purement instrumental au langage, faisant ainsi prévaloir le signe sur l’expérience et la conscience de la procréation ainsi que le fractionnement du corps, sur l’intégrité physique et psychique de la mère. Critique épistémologique et analyse sémantique de la construction lexicale du phénomène de l’enfantement contractuel, cet essai explore l’une des facettes de la transformation des rapports socio-sexués de procréation à l’oeuvre dans les développements de la techno-économie de la reproduction.