Famille-providence. La part de l’État

Famille-providence. La part de l’État

Famille-providence. La part de l’État

Famille-providence. La part de l’États

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Référence bibliographique [9034]

Lesemann, Frédéric et Chaume, Claire. 1989. Famille-providence. La part de l’État. Montréal: Éditions Saint-Martin.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« On trouvera au coeur de cette recherche portant sur le maintien à domicile des personnes âgées très dépendantes une interrogation relevant du champ d’analyse des politiques sociales: ’Comment s’articulent aujourd’hui les rapports entre l’État et les familles?’ » (p. 19)

Questions/Hypothèses :
« L’organisation des services répond-elle vraiment aux besoins des bénéficiaires auxquels ils sont destinés ou est-elle d’abord modelée par les représentations et l’influence politique des collaborateurs de l’État-providence qui sont sa vraie clientèle? » (p. 30)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
196 personnes aidantes sur les territoires des DSC de Ste-Justine, St-Luc, Sacré-Coeur et Verdun à Montréal (entrevues de 1 ou 2 heures)

Instruments :
Questionnaire, guide d’entretien

Type de traitement des données :
Analyse de contenu, analyse statistique

3. Résumé


« Nous sommes partis de l’État-providence en crise qui fait appel à la part des familles. Nous avons trouvé des familles-providence qui comptent sur la part de l’État. » (4ème page couverture)
« Dans une première partie, nous présentons à grands traits notre problématique de recherche ainsi que les conditions de son déroulement. En seconde partie, nous synthétisons les principaux résultats fournis par deux types d’analyse appliquées au matériel: l’analyse du chi-carré (X²) et l’analyse discriminante. La conclusion suit. » (p. 30)
« [...] premier constat, une population pour qui très majoritairement, le rôle de la famille est absolument premier et central. [..] nous avions l’idée d’un partenariat entre l’État et les familles dans la production du maintien à domicile. Cette image n’est pas exacte. Les familles sont premières dans leur démarche, autonomes; elles ne pensent pas ’État’. [...] Elles ne sont pas dans leur grande majorité écrasées par leurs responsabilités.
Deuxième constat: [...] nous avons découvert qu’il était extrèmement difficile, en interrogeant les familles, d’obtenir de leur part une représentation diversifiée de l’offre de services, et donc de pouvoir opérationnaliser un modèle théorique de type interactif puisque les répondants considéraient globalement les services, sans se préoccuper aucunement dans leur expérience quotidienne, de la provenance de ces services. » (pp. 25-26) Troisième constat: la disparité d’évaluation entre celle de l’aidant et celle des professionnels. « L’ampleur du phénomène oblige à envisager qu’on soit en présence de deux dynamiques d’évaluation différentes: l’aidant dans le contexte de prise en charge active à domicile, évalue différemment face à un agent de recherche extérieur la dépendance de la personne aidée que lorsqu’il se trouve en face d’un évaluateur institutionnel qui par son évaluation détient la décision d’octroyer ou non des services. [...] Quatrième étonnement: le champ du maintien à domicile par des aidants familiaux est exeptionnellement éclaté. On ne retrouve à peu près pas de comportement de groupes ou de sous-groupes importants. [...] Un pareil éclatement signifie [...] qu’il y a peu de relation entre le degré de dépendance physique ou psychologique et le poids du fardeau ressenti par l’aidant, ni non plus de relation avec l’âge de la personne aidée, la durée de sa prise en charge, etc. » (pp. 26-28)
Cinquième surprise, on constate un grand écart entre les questions portant sur l’expérience pratique et les questions d’ordre plus général.« Les femmes assument manifestement le gros du fardeau, et elles émettent très majoritairement l’opinion que ce n’est pas le rôle des femmes d’exercer le maintien à domicile. [...] Enfin, sixième source d’interrogation, la découverte d’un phénomène troublant: dans un champ où les relations significatives entre variables sont peu nombreuses, l’évidence d’une relation entre la scolarité et/ou la faible confrontation à des situations concrètes et la tendance à décrire de façon dramatique ces situations, à en appeller à une intervention étatique forte est frappante. » (pp. 28-29)