Référence bibliographique [8721]
Devault, Annie. 1991. «Étude comparative des préoccupations et de la mobilisation du soutien social chez des pères et des mères en situation monoparentale». Thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de psychologie.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
- « Le premier objectif de la présente étude vise donc à comparer systématiquement les mères et les pères monoparentaux selon les principales difficultés qu’ils-elles rencontrent et les stratégies utilisées pour faire face à ces difficultés, selon qu’elles impliquent ou non la collaboration du réseau de soutien social. » (p. 56)
- « Le second objectif de l’étude consiste à comparer les pères et les mères selon la place qu’occupe l’aide dans la résolution de problèmes. » (p. 57)
- « Notre troisième objectif consiste donc à cerner l’effet de l’orientation des parents selon les normes sexuels et de les mettre en relation avec six (6) aspects impliqués dans les objectifs de cette recherche. » (p. 58)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« Vingt-quatre (24) pères et vingt-cinq (25) mères divorcés et ayant la garde de leurs enfants au moins quatre (4) jours par semaine constituent l’échantillon à l’étude. » (p. iii)
Instruments :
- Guide d’entretien;
- Questionnaire sociodémographique;
- Le Bem Sex Role Iventory (BSRI: Ben, 1974, 1977).
Type de traitement des données :
Analyse de contenu et analyse statistique
3. Résumé
« Le nombre de familles monoparentales n’a cessé de croître depuis les 20 dernières années, et encore plusieurs questions restent sans réponses concernant cette structure familiale particulière. Notamment, on ne possède que très peu d’informations sur ce type de famille lorsqu’elle est dirigée par un père seul et la comparaison des pères et des mères en situation monoparentale reste à faire quant aux difficultés éprouvées, aux stratégies d’adaptation déployées pour faire face aux problèmes, ainsi qu’en ce qui a trait à la place de l’aide dans la vie de ces parents. Outre cela, même si l’effet bénéfique du soutien social dans l’adaptation est scientifiquement reconnu, l’impact de l’aide de l’entourage sur les familles monoparentales féminines et masculines demande à être clarifié. De plus, la socialisation des hommes et des femmes permet de croire qu’ils se distinguent au niveau des liens sociaux et intimes qu’ils entretiennent et qu’ils auront différemment recours au soutien de leur entourage. Certaines études précisent du reste que non seulement l’appartenance sexuelle posséderait un effet sur le soutien perçu et reçu, mais que l’orientation selon les rôles sexuels traditionnels jouerait aussi un rôle quant à cette dimension. » (p. iii)
« Les résultats de l’analyse de contenu quantitative se divisent en trois (3) parties distinctes. Au niveau de la fréquence d’apparition des catégories, les pères et les mères se distinguent sur trois (3) aspects : les mères sont plus nombreuses que les pères à se dire préoccupées par des questions financières, par leur avenir et celui de leurs enfants, de même qu’elles mentionnent davantage de problèmes d’ordre physiques ou psychologiques. Par ailleurs, lorsque surgit une difficulté, une majorité de parents, qu’ils soient hommes ou femmes privilégient le recours à leurs propres forces. Malgré cela, les mères sont plus nombreuses à demander un soutien émotionnel que leurs homologues masculins. Toutefois, les pères autant que les mères valorisent le soutien émotionnel plus que tout autre type d’aide fournis par l’entourage. Il en est de même pour l’aide qui consiste à s’occuper de l’enfant. De plus, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à apprécier l’aide financière.
La deuxième partie des analyses statistiques tient compte de l’importance d’une dimension dans le discours des parents. Les résultats provenant de ce mode d’analyse suggèrent, au niveau des préoccupations des parents, deux différences importantes entre les groupes : les relations affectives et les préoccupations au niveau des travaux ménagers occupent, dans le discours des pères, une place beaucoup plus importante que dans celui des mères. De plus, en ce qui concerne les stratégies d’adaptation, davantage de pères que de mères privilégient une négociation avec les personnes directement impliquées dans le problème. Finalement, comparés aux mères, les pères mettent également un accent plus marqué sur leur appréciation de l’aide au niveau des travaux ménagers.
L’instrument utilisé pour mesurer l’orientation selon les rôles sexuels résulte en une division des sujets selon quatre (4) sous-groupes (pères et mères androgynes, pères et mères non androgynes). Lorsqu’on compare les personnes androgynes aux non-androgynes, on constate que les parents androgynes sont moins préccupés [sic] par la surcharge liée à l’accumulation des rôles que les non-androgynes. De plus, les travaux ménagers occupent une place beaucoup moins importante dans les préoccupations des pères androgynes que dans celles des autres pères. Outre cela, les pères androgynes, comparés aux pères non androgynes rapportent être plus contrariés par les relations qu’ils entretiennent avec leur ex-conjointe. On découvre une seule différence significative entre les groupes concernant les mécanismes d’adaptation : les mères androgynes ont spontanément plus recours à de l’aide que les pères androgynes. » (pp iv-v)