1. Objectifs

Intentions :
Étudier les conceptions relatives à l’adoption, à la parentalité et au champ de l’affectif des agents mobilisés dans le domaine de l’adoption par le biais d’une étude portant sur le recours par les travailleuses sociales à l’approche biographique dans le processus d’évaluation des demandes d’adoption.

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Les résultats de cette étude sont basés sur les données d’une recherche portant sur la construction sociale des normes concernant la parentalité et la filiation, réalisée auprès de services d’adoption, d’associations d’adoptants, d’organismes d’adoption internationale, de couples ou personnes seules qui ont adopté un enfant ou qui sont engagés dans un processus d’adoption. (Ouellette, Françoise-Romaine et Johanne Séguin. 1991)

Instruments :
Guide d’entrevue

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

« L’examen des demandes d’adoption par les travailleuses des services sociaux est une responsabilité professionnelle et sociale puisqu’il s’agit de préserver l’intérêt des enfants. Elle constitue aussi l’exercise du pouvoir : pouvoir de décision concernant la demande d’adoption, qui peut finalement être acceptée, reportée ou rejetée; pouvoir sur les postulants à l’adoption, qui doivent se conformer aux procédures, normes et critères des services d’adoption pour obtenir l’autorisation de devenir éventuellement, parents adoptifs. [...] Mais l’examen des demandes d’adoption par les travailleuses sociales dépend aussi des conceptions relatives à l’adoption qui sous-tend leur approche. Ces conceptions sont rarement questionnées parce qu’elles paraissent évidentes. Elles dérivent non-seulement de discours juridiques et scientifiques mais aussi de certains a priori culturels ou notions du sens commun qui mettent l’affectif au centre des problématiques de la parentalité et de l’adoption. Une grande importance est ainsi accordée au champ de l’affectif, à son balisage et à sa gestion au cours de l’examen des demandes d’adoption. Nous aborderons ici, successivement, la définition de l’adoption comme réalité affective, la cartographie de ce champ affectif par les praticiennes en adoption et enfin, très brièvement, leur gestion de l’affectif à travers les procédures d’évaluation des projets d’adoption. Nous nous appuyons sur les données d’une recherche en cours, réalisée au Québec auprès des services d’adoption, d’associations d’adoptants et d’organismes agréés d’adoption internationale, ainsi qu’auprès de couples et de personnes seules qui ont déjà adopté un enfant ou qui sont dans un processus d’adoption. » (Ouellette et Séguin, 1991)