Couturier, Eve-Lyne et Schepper, Bertrand. 2010. Qui s’enrichit, qui s’appauvrit : 1976-2006. Montréal: Centre canadien de politiques alternatives; Institut de recherche et d’informations socio-économiques.
Intentions : « Dans le présent rapport de recherche, nous nous pencherons sur la situation [du] Québec au regard de l’évolution des familles appartenant à des déciles répartis en groupes inférieur, moyen et supérieur, entre les années 1976 et 2006. Nous tenterons ainsi de détailler, comprendre et analyser l’évolution et les déterminants de l’écart entre les riches et les pauvres au Québec dans une perspective à plus long terme. » (p. 11) (Les déciles renvoient à des « [s]ous-groupes de la population qui se composent d’un même nombre d’individus. Dans le cas présent, après avoir classé les familles en ordre croissant selon leurs gains, leurs revenus ou leurs revenus après impôt, elles ont été divisées en dix groupes égaux représentant un décile chacun. » (p. 53) )
2. Méthode
Échantillon/Matériau : « Les données utilisées dans cette étude proviennent principalement de deux enquêtes de Statistique Canada. L’Enquête sur les finances des consommateurs (EFC) couvre les années 1976 à 1996 et l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) complète nos données jusqu’en 2006. » (p. 13)
Type de traitement des données : Analyse statistique
3. Résumé
« La promesse qu’une économie prospère et du cœur à l’ouvrage allaient améliorer leur condition collective a énergisé durant des décennies la population québécoise. La présente étude innove en constatant que cette promesse est loin de s’avérer pour la majorité des familles québécoises élevant des enfants de moins de 18 ans. Québécoises et Québécois ont travaillé plus fort et l’économie de la province a progressé de 71% entre 1976 et 2006, mais toutes leurs familles n’en ont pas bénéficié. La majorité des gains de revenus ont été aux 10% les plus riches, alors que les 70% les plus pauvres ont vu se réduire leur part de l’assiette économique. […] Plus on s’élève dans l’échelle des salaires, plus ces gains sont impressionnants. De ce fait, l’écart de salaires entre les riches et le reste de la population est à son maximum depuis 30 ans au Québec — un écart inférieur à la moyenne nationale mais faisant preuve d’une tendance inquiétante, qui date même d’avant la récession actuelle. » (p. 5-6) Dans cette recherche, les auteurs approfondissent cette réalité et concluent que la répartition économique a changé au point que la classe moyenne, dominante dans les années 70, est maintenant dominée par la classe supérieure.