Les événements de vie familiale, les réponses d’adaptation et l’adoption de conduites suicidaires chez les familles survivantes au suicide

Les événements de vie familiale, les réponses d’adaptation et l’adoption de conduites suicidaires chez les familles survivantes au suicide

Les événements de vie familiale, les réponses d’adaptation et l’adoption de conduites suicidaires chez les familles survivantes au suicide

Les événements de vie familiale, les réponses d’adaptation et l’adoption de conduites suicidaires chez les familles survivantes au suicides

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Référence bibliographique [8202]

Grenier, Hugues. 1994. «Les événements de vie familiale, les réponses d’adaptation et l’adoption de conduites suicidaires chez les familles survivantes au suicide». Thèse de doctorat, Québec, Université Laval, École de service social.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Identifier les tensions familiales et les réponses d’adaptation existant chez les membres de la famille survivante à un suicide et déterminer leur relation avec la conduite suicidaire. »

Questions/Hypothèses :
- « Quels sont les événements et/ou les changements de la vie familiale qui contribuent à faire augmenter les tensions dans la famille? »
- « Quelles sont les réponses d’adaptation utilisées par la famille pour faire face aux tensions provoquées par les événements de la vie familiale? »
- « Quels sont les liens existant entre les tensions de la vie familiale, les réponses d’adaptation et la conduite suicidaire? »
- « Comment l’idée de suicide s’exprime-t-elle chez les individus suicidaires? »

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
L’échantillon est divisé en deux groupes : le groupe-cible (51 sujets) et le groupe de comparaison (50 sujets). Ces sujets avaient un lien de parenté avec une personne décédée par suicide. « L’âge des participants varie entre 23 et 81 ans avec une moyenne de 49,7 ans pour le groupe cible et de 42,8 ans pour le groupe de comparaison. [...] Au niveau du sexe des répondants, 38 sur 101 sont de sexe masculin et 63 de sexe féminin (62,4%). Il y a cependant plus de femmes que d’hommes dans le groupe cible, 40 femmes sur 51 répondants, et un nombre sensiblement égal d’hommes et de femmes dans le groupe de comparaison, 27 hommes et 23 femmes. [...] Au plan du revenu, 15 répondants sur 41 reçoivent moins de 15 000$ par année, 14 touchent entre 35 et 60 000 $ annuellement et 10 de ces 14 répondants appartiennent au groupe de comparaison. [...] Tous les répondants résident sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. »

Instruments :
- Questionnaire auto-administré comprenant deux échelles de mesure traduites en français : File pour « Family Inventory of Life Events and Change » (McCubbin, Patterson et Wilson, 1981) et F-Copes pour « Family Crisis Oriented Personal Evaluation Scales » (McCubbin, Larsen et Olson, 1981). Le degré de consistance est mieux établi pour l’ensemble des échelles que pour chaque échelle prise individuellement.
- Entrevues guidées à leur domicile ou dans les bureaux de recherche de l’Université (sur une base volontaire parmi les sujets ayant rempli le questionnaire).

Type de traitement des données :
Analyse statistique, analyse de contenu

3. Résumé


« Les connaissances accumulées jusqu’à maintenant sur les réactions des survivants au suicide d’un proche suggèrent qu’ils forment un groupe plus à risque que les autres de se suicider. Les réactions de deuil consécutives à la perte par suicide sont souvent évoquées pour essayer de comprendre ce phénomène. La présente étude tente de relier la conduite suicidaire des survivants à d’autres facteurs que le deuil, notamment au poids des tensions accumulées au cours des derniers mois et aux réponses d’adaptation utilisées pour y faire face. Les résultats obtenus amènent à conclure prudemment que le suicide d’un membre de la famille n’est pas en soi un facteur de risque favorisant l’adoption d’une conduite suicidaire, sinon vu sous l’angle d’un stress important parmi tant d’autres. L’idée de suicide apparaîtrait chez le survivant en guise de réponse aux tensions et ce, en l’absence de réponses plus adaptées. L’analyse statistique est complétée par une analyse de contenu, laquelle fait ressortir l’ambivalence des survivants face à la mort. Cette étude permettra d’intégrer des éléments nouveaux dans les programmes d’intervention. »