Référence bibliographique [7745]
Carrière, Bertrand. 1996. «L’album de photographies familial comme rituel, trace et mémoire». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de communication.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Ce mémoire a donc pour but d’analyser l’album de photographies familiales comme moyen de communication et d’échange d’information au sein de la famille. »
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Album de cinquante-six photographies en noir et blanc, de format 30X40 cm
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
« La représentation de la famille est probablement aussi vieille que la famille elle-même. La volonté de thésauriser les ’temps forts’ de la vie familiale s’est toutefois intensifiée au cours du dernier siècle, au fur et à mesure que les outils de reproduction et de représentation de la réalité ont évolué. Dans le cas plus spécifique de la photographie, qui est étudiée ici, les motivations profondes d’enregistrer la vie familiale sont guidées premièrement par la volonté de mise en mémoire des individus, des activités et, d’autre part, par le désir inavoué de vaincre les lois du temps. L’image familiale, document naïf s’il en est un, véritable culte de la momie comme le disait André Bazin, a donc pour but de donner une seconde vie aux objets et aux individus. Et, grâce à sa facilité désarmante, la pratique régulière du média au sein de la famille crée un habitude et une demande d’images sans cesse grandissante, une sorte de boulimie du souvenir. Passant de l’ère optique à l’ère numérique au cours des dernières années, l’album de famille ne se regarde plus et ne s’organise plus tout à fait de la même façon que nous l’avons connu jadis. Certes, l’idée de préserver et de sacraliser le temps passé en famille est toujours au centre des ces nouveaux albums. Mais face aux nouvelles images, issues de la rencontre entre la vidéo et les possibilités du micro-ordinateur, nous en sommes maintenant rendus à questionner la véracité des documents de famille, même les plus naïfs. La photographie nous aura habituée à une certaine objectivité, à des codes basés sur le vrai et le réel. Ces rituels de pratique et de lecture doivent maintenant être revus, tout autant que nos idées reçues sur le concept même de la famille. L’album de famille, comme lieu de conservation de la mémoire et objet de cohésion du groupe, n’est donc plus forcément le lieu de la représentation de son image la plus fidèle. D’ailleurs, l’a-t-il jamais vraiment été? Ce mémoire a donc pour but d’analyser l’album de photographies familiales comme moyen de communication et d’échange d’information au sein de la famille. Nous aborderons tout d’abord l’histoire de la photographie familiale et des albums. Nous analyserons la nature d’une photographie de famille, pour ensuite en regarder les motivations. Puis, nous observerons comment au sein de cette pratique de l’image, agissent les phénomènes du temps et de la mémoire, qui, on le sait, sont au coeur même de la production et de la conservation des photographies de famille.
Mais, ce qu’il faut surtout dire, c’est qu’il s’agit ici d’un mémoire-création. Utilisant la sous-titre de Voyage à domicile, je présente un album de cinquante-six photographies en noir et blanc, de format 30X40 cm. Il s’agit donc d’un véritable album de photographies de famille, la mienne. Mes images, se veulent différentes des documents de familles habituels, non dans leur nature mais surtout dans leur facture. Les photographies sont présentées dans un coffret et font l’objet d’une analyse sommaire dans les trois derniers chapitres du texte qui l’accompagne. » (p. iv)