Dubuc, Stéphane. 1996. «Pauvreté et famille dans l’intervention sociale». Mémoire de maîtrise, Sherbrooke, Québec, Université de Sherbrooke, École de service social.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : « L’objet de cet essai repose sur le lien entre pauvreté et famille. D’une façon générale, j’espère éclairer des relations existant entre les différentes conceptions de ces deux concepts. De façon plus pratique je m’attend à soulever un certain nombre d’enjeux concernant les mesures du service social québécois dirigées vers la pauvreté des familles ou de leurs membres. » (p. 2)
Questions/Hypothèses : - « Les programmes spécifiques dirigés vers des familles définies comme pauvres et à risque peuvent-ils atteindre leurs objectifs sans trop d’effets pervers? » (p. 10) - « Au-delà de l’intention d’aider et du besoin d’être aidé, quelles sont les implications possibles des mesures d’assistance? Que visent-elles réellement? Quels en sont les effets pervers? » (p. 10) - « Quel type de rapport peut-il naître entre l’intervenant(e) et la famille jugée en besoin à cause de sa pauvreté? » (p. 10) - « Sur quelles bases peut-on réunir des familles dites pauvres afin d’appliquer une intervention? » (p. 10)
2. Méthode
Type de traitement des données : Essai
3. Résumé
« Le sens commun attribué aux concepts de famille et de pauvreté mérite d’être interrogé. À partir de mesures sociales: politiques, programmes ou pratiques d’intervention, le but de cet essai est de mettre en relation des conceptions de la pauvreté et de la famille afin de soulever des enjeux et d’identifier des perspectives nouvelles pour le service social. La méthode utilisée se base sur l’exposition de différentes conceptions disciplinaires de la pauvreté et de la famille. Cette exercice de problématisation ou de déconstruction ouvre sur des liens entre les différentes analyses de ces deux concepts. Ces relations permettent de comprendre que certaines conceptions se renforcent mutuellement dans des effets négatifs des mesures sociales, d’autres se contredisent, tandis que d’autres encore ouvrent sur une meilleure compréhension et approche des situations familiales. Les statistiques sur la famille et sur la pauvreté, telle que mesurée par des seuils, ouvrent la voie à la stigmatisation de certaines configurations familiales par l’application de la notion de risque. Ces données se traduisent rarement dans les politiques ou programmes en actions concrètes et efficaces. L’analyse des inégalités économiques et de la distribution de la richesse serait alors plus clairement applicable au niveau macro-social et ouvrirait moins la porte à la stigmatisation au niveau micro-social, que la notion de pauvreté elle-même. » (p. i) « L’approche compréhensive des situations familiales, qui s’appuie à la fois sur des conceptions de la pauvreté et de la famille, pourrait ouvrir des perspectives nouvelles. En remettant les personnes et les familles dans leur contexte propre et en leur reflétant leur potentiel réel, des réponses respectueuses à leurs besoins seraient alors possibles. Ultimement, c’est par la qualité de citoyen à part entière que pourrait se briser la logique de mise à la marge des mesures d’assistance actuelles. Cette qualité de citoyen s’acquiert par la participation à la vie de la communauté. Elle donne droit à des échanges réciproques dans le milieu de vie immédiat et diminue les besoins de recours au système professionnel d’assistance. En s’attardant aux mots ’pauvreté’ et ’famille’, on ouvre donc sur des enjeux et perspectives nouvelles pour les pratiques d’intevention sociale. » (p. ii)