Recomposition familiale chez les enfants de familles monoparentales

Recomposition familiale chez les enfants de familles monoparentales

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Référence bibliographique [7647]

Hurtubise, Roch. 1996. «Recomposition familiale chez les enfants de familles monoparentales». Dans Enfances. Perspectives sociales et pluriculturelles , sous la dir. de Renée B.-Dandurand, Hurtubise, Roch et Le Bourdais, Céline, p. 307-319. Actes du Colloque international de Montréal tenu en août 1995, Association internationale des sociologues de langues françaises, Association canadienne des sociologues et anthropologues de langue française. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
Saisir comment les enfants peuvent être producteurs de dynamiques familiales et identifier leur apport à la construction et à la redéfinition de la famille et du concept de filiation par le biais d’une recherche portant sur l’expérience de jumelage d’enfants issus de familles monoparentales avec des adultes bénévoles (Grands-Frères, Grandes-Soeurs).

Questions/Hypothèses :
- « Comment se redéfinissent les rôles d’enfants? de parents? d’adultes? »
- « Quelles sont les règles à l’oeuvre? »
- « Ces enfants adoptent-ils le discours et l’idéologie proposés par l’association? »
- « Cherchent-ils à donner, au lien de jumelage, un sens différent qui leur est propre? »
- « Partagent-ils cette interprétation avec les autres ou conservent-ils un univers de secrets? »
- « Les stratégies des garçons et des filles sont-elles différentes? »
- « Comment les enfants conjuguent-ils le familial, le filial et l’implication bénévole? »
- « Quel statut accordent-ils à cet adulte étranger? » (p. 310)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
48 entrevues menées auprès de 16 triades parent-enfant-bénévole (8 avec des garçons, 8 avec des filles).

Instruments :
Grille d’entretien permettant à chaque personne interviewée de faire le récit de l’histoire grand-frère/petit frère ou grande-soeur/petite soeur.

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« [...] je veux présenter les premiers résultats d’une recherche effectuée auprès de bénéficiaires des services de l’Association des Grands-Frères et Grandes-Soeurs du Québec, regroupement d’agences qui jumellent des enfant originaires de familles monoparentales et des adultes bénévoles. [...] Ces jumelages ne correspondent pas exactement à une recomposition familiale au sens de la mise en place d’une nouvelle unité familiale: ils permettent cependant de recréer un ’équilibre’ familial, en mettant l’enfant en contact avec des adultes qui constituent des figures significatives dans des contextes où l’un des parents ’n’assume’ pas ce rôle. Mon propos consiste à identifier, à travers ces liens informels et non parentaux, la production et la mise en oeuvre de normes sociales de la filiation et de la recomposition familiale. » (p. 309) « Cette analyse exploratoire permet de saisir comment les enfants peuvent être producteurs de dynamiques familiales, d’identifier leur apport à la construction et à la redéfinition de la famille. Plusieurs formes d’appropriation des liens créés par ces jumelages sont observables. [...] L’analyse permet d’identifier trois formes d’appropriation que j’ai appelées : la fraterie bienveillante, la filiation secrète et le grand remaniement familial. Chacune de ces figures se caractérise par une appropriation particulière par les enfants de la relation grand (frère ou soeur) et petit (frère ou soeur). On peut y remarquer diverses redéfinitions de la filiation, de la famille et de l’enfant et des agencements originaux de l’univers symbolique (les normes de l’amitié, de la filiation, les figures significatives) et des réalités (les activités, les rencontres). » (p. 310) Conclusion : « Les enfants interviewés démontrent la capacité à maintenir une définition de la famille déjà existante, ou encore à introduire certains décalages qui proposent des définitions du réseau primaire ne reposant plus sur le mariage et la parenté, mais qui met au premier plan les affinités électives. Si l’enfant demeure un objet important de socialisation dans nos sociétés, il importe de mieux saisir la nature de sa participation à cette socialisation et de comprendre qu’il en est aussi le sujet. » (p. 318)