Limiter les naissances : entre le modèle véhiculé par l’École sociale populaire et la réalité des couples québécois (1920-1940)
Limiter les naissances : entre le modèle véhiculé par l’École sociale populaire et la réalité des couples québécois (1920-1940)
Limiter les naissances : entre le modèle véhiculé par l’École sociale populaire et la réalité des couples québécois (1920-1940)
Limiter les naissances : entre le modèle véhiculé par l’École sociale populaire et la réalité des couples québécois (1920-1940)s
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Référence bibliographique [7511]
Rodrigue, Isabelle. 1996. Limiter les naissances : entre le modèle véhiculé par l’École sociale populaire et la réalité des couples québécois (1920-1940). Québec: Université Laval, Groupe de recherche multidisciplinaire féministe.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : - « [...] nous tenterons plutôt de voir de quelle façon un comportement contraceptif de la population peut influencer le discours de l’église. » (p. 3) - « Notre but premier est de voir l’évolution de ce discours [clérico-nationaliste] pour ensuite y retrouver des indices concernant les pratiques. » (p. 14)
Questions/Hypothèses : - « Car si nous savons qu’une baisse de la natalité s’opère dès 1870 (ce qui nous porte à croire qu’un comportement voulant limiter les naissances existait dans la population), il n’y a pas de discours officiel reconnaissant cet état de fait avant les années 20. Pourquoi assiste-t-on à un tel décalage entre la réalité et le discours? Est-ce à cause d’une volonté de l’Église voulant cacher les comportements contraceptifs pour ne pas en donner l’idée à ceux et celles qui en ignorent l’existence? Est-ce parce que la baisse s’accentue avec les années 1920 et que l’on sent qu’il faut intervenir? Est-ce à cause d’un changement d’orientation de l’Église à propos de cette question? Ou bien est-ce simplement dû au fait que la baisse n’est pas perceptible avant les années 1920? » (p. 3) - « Nous considérons que si l’École sociale populaire et l’Église catholique québécoise s’attardent à dénoncer la contraception et la baisse de la natalité, puis tentent d’apporter des solutions pour remédier à cet état de chose, c’est donc qu’un comportement contraceptif existe au Québec et qu’ils l’estiment assez important pour s’y arrêter. » (p. 14)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : - Sources issues de l’École sociale populaire; - « En privilégiant le discours clérico-nationaliste pour traiter de la baisse de la natalité, nous prévilégions du même coup des sources cléricales. » (p. 10); - « Il s’agit donc de consulter et d’analyser les encycliques ou autres discours des papes, et les mandements, lettres circulaires, ou autres documents, issus du clergé québécois. » (p. 13) - Encycliques, actes et décrets du Concile plénier de 1909, lettres circulaires des évêques de Québec, des diocèses de Montréal, Chicoutimi, Gaspé, Joliette, Trois-Rivières, Saint-Jean de Québec (Longueil) et Rimouski.
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
« Dans une société où la maternité est la norme, où les discours glorifient les femmes fécondes et vantent les mérites de la famille nombreuse, renoncer à avoir des enfants ou limiter les naissances équivaut à se positionner à contre-courant. Mais, alors que le taux de natalité accuse une chute significative, l’église catholique prend conscience du phénomène qui semble être en expansion et renouvelle fermement son opposition devant l’utilisation de pratiques contraceptives. Dans le Québec des années 1920 à 1940, si aucun mouvement québécois de contrôle des naissances (birth-control) ne soutient de telles pratiques, et qu’une loi fédérale en interdit la diffusion, les études démographiques prouvent que plusieurs couples québécois contreviennent aux interdits exprimés par les élites politiques et cléricales. » (p. 113) « Pourquoi assiste-t-on à un tel décalage entre la réalité et le discours? » (p. 3)