1. Objectifs

Intentions :
« L’objectif du présent chapitre est de dégager l’importance des différences qualitatives du lien affectif avec la mère en vue d’étudier l’impact du contexte extrafamilial sur la relation d’attachement primaire. » (p. 84)

Questions/Hypothèses :
« Dans une première étude, nous analyserons conjointement les échelles thématiques et la typologie des relations primaires afin de clarifier les différences entres les trois modes de fonctionnement social déjà établis. Dans une seconde étude, nous examinerons la stabilité d’une telle classification ainsi que l’influence des expériences de socialisation précoce, d’une part, et des caractéristiques de l’enfant, d’autre part, sur les changements dans le mode de fonctionnement avec la mère. » (p. 87)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Étude 1 :
« Cent trente sept mères d’enfants de 24 mois sont recrutées à partir des listes de naissance de la Communauté urbaine de Montréal et les listes d’attente des garderies populaires. Les familles sélectionnées sont principalement francophones et issues d’un milieu socioéconomique moyen. » (p. 87)
Étude 2 :
« Des 137 mères de notre première étude, 60 ont répondu au tri-de-cartes d’attachement quand leur enfant avait 36 mois. » (p. 91)

Instrument :
Version française du tri-de-cartes de Waters et Deane (1985).

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

« Dans leurs travaux portant sur certaines conditions de vie des familles et des enfants, ainsi que sur les relations d’attachement mère-enfant durant la deuxième et troisième année de vie, Francis F. Strayer, Manuela Verissimo et Marta Manikowska apportent des précisions aux points soulevés par Bronfenbrenner. Dans deux études, ils démontrent, par le biais du tri-de-cartes d’attachement administré aux mères de leur échantillon, qu’il existe trois types de relations mère-enfant, qualitativement différents dans leur mode de fonctionnement social. Les auteurs montrent que la stabilité de ces catégories d’attachement est sensible aux types d’environnement de l’enfant : les enfants qui ont expérimenté une transition à la garderie démontrent des variations plus importantes au niveau de la sécurité d’attachement que les enfants qui sont restés à la maison. Strayer, Verissimo et Manilowska démontrent aussi que des trajectoires qualitativement différentes peuvent aboutir aux même résultats. Par exemple, les enfants qui sont considérés comme ayant une relation d’attachement sécurisante à l’âge de trois ans n’ont pas tous commencé avec cette relation et n’ont pas été exposés à la même expérience de socialisation et au même environnement familial. Selon les auteurs, les analyses de régression multiple ou de comparaison de moyennes n’auraient pas su, par leurs prémisses de relations linéaires entre les variables, illustrer ces aspects du développement émotionnel et social des enfants. Si nous voulons progresser dans la compréhension du développement de l’enfant, disent les auteurs, nous ne devons pas centrer notre attention sur une comparaison des tendances moyennes de la population; il faut nous concentrer sur l’examen des normes locales de sous-groupes, des ’petits lacs’, qui ont un mode de fonctionnement similaire. Comme le soulignent les auteurs, c’est essentiellement de l’étude de la diversité qualitative des modes d’adaptation que naîtra une perspective dynamique susceptible de caractériser la topologie des niches familiales soutenant le développement humain. » (p. 6)