Suivi de l’état de bien-être d’un échantillon de jeunes ayant reçu des services alternatifs au placement

Suivi de l’état de bien-être d’un échantillon de jeunes ayant reçu des services alternatifs au placement

Suivi de l’état de bien-être d’un échantillon de jeunes ayant reçu des services alternatifs au placement

Suivi de l’état de bien-être d’un échantillon de jeunes ayant reçu des services alternatifs au placements

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Référence bibliographique [7416]

Bilodeau, Alain, Laflamme, Michel K. et Vachon, Jacques. 1997. Suivi de l’état de bien-être d’un échantillon de jeunes ayant reçu des services alternatifs au placement. Lévis, Québec: Centres jeunesse Chaudière-Appalaches, L’Institut universitaire de Québec sur les jeunes en difficulté, L’Équipe partenariale Jeunes et Familles en transition (CRSC).

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
- « L’objet de la présente étude est double. Il s’agissait d’abord d’observer la récurrence réelle de l’effet d’évitement du placement, qui constituait l’objectif premier du programme d’intervention intensive et immédiate en contexte de crise (PIIICC) mis en place de 1992 à 1994. » (p. 10)
- « L’autre volet important de l’objet de la présente étude avait trait au bien-être des jeunes après le programme. Nous voulions vérifier si le fait d’éviter ou de retarder le placement s’accompagnait de l’émergence d’un état de bien-être pour les jeunes ainsi maintenus en milieu familial naturel. Bref, nous nous demandions si le programme réussissait vraiment à maintenir les jeunes en milieu naturel et si les jeunes pouvaient être réputés en état de bien-être suite à leur exposition au programme. » (p. 11)

Questions/Hypothèses :
Premier volet :
- Si, pour chaque jeune, à la fin du programme, on avait évité un placement consécutif à la crise familiale, une résurgence de cette crise avait-elle, après la fin du programme, finalement amené l’adolescent à devoir être placé en milieu d’accueil?
- Et, si cela s’était produit, le jeune avait-il été dirigé en famille d’accueil ou en centre de réadaptation?
- On se demandait également si les jeunes ayant dû être éventuellement placés, après la fin du programme, l’avaient déjà été antérieurement?
- Si certains jeunes avaient été ainsi placés avant que le programme leur soit offert, il paraissait intéressant de connaître le nombre de ces placements, leur durée totale, et les lieux de ces placements.
Deuxième volet :
- L’adolescent fréquentait-il l’école?
- Y réussissait-il? Avait-il un emploi ou un revenu?
- Demeurait-il en contact avec ses parents et sa fratrie s’il avait quitté le domicile familial?
- Était-il en lien avec des services communautaires pour répondre à certains besoins?
- Quel était son état de santé?
- Consommait-il de l’alcool ou des drogues?
- Avait-il assez d’espoir face à la vie pour planifier des projets et les réaliser?
- Quel était son niveau d’estime de soi et son niveau de stress quelque deux ans après le programme?

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
83 adolescents référés par la Direction de la protection de la jeunesse pour troubles de comportement sérieux et à risque de placement et ayant reçu des services intensifs durant la période des 22 mois d’actualisation du programme. Ces adolescents provenaient de l’ensemble du territoire, mais les services étaient dispensés à partir de Lévis pour le littoral et à partir de ST-Joseph-de-Beauce pour le secteur des Appalaches. Les 83 jeunes étaient de 80 familles différentes. De ces 83 jeunes, seulement 70 ont pu être rejoints et 45 acceptèrent d’être rencontrés pour une entrevue. L’échantillon se compose donc de 45 jeunes.

Instruments :
- Questionnaire et entrevue semi-dirigée
- Échelle d’évaluation de l’estime de soi (EES)
- Échelle d’évaluation du stress de Holmes-Rahe
- SPSS

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé


«On a pu d’abord constater que la moitié des adolescents ayant profité du programme ont fini par connaître au moins un épisode de placement suite à la dispensation de ces services alternatifs. Selon Besharov (1994) il serait irréaliste d’attendre de ces programmes un progrès important à court terme, car les familles à qui on destine ces services ont généralement des conditions de vie difficiles et sont aux prises avec des problèmes familiaux, sociaux ou économiques sérieux qui les empêchent de se mobiliser rapidement et efficacement. Il n’en reste pas moins que la majorité des jeunes rencontrés lors de l’entrevue-questionnaire ont perçu que le programme avait contribué à améliorer leur situation personnelle (67%) ou à aider leurs parents (60%), les principaux gains nommés par les répondants ayant trait à la communication intrafamiliale et à la réinstauration d’un climat de confiance. Mais une des préoccupations les plus importantes à la base de l’étude était de documenter l’état de bien-être des jeunes environ deux ans après qu’ils aient bénéficié du programme. À cet égard, il est apparu que selon un indice général créé pour rendre compte de cet état, à peine plus de la moitié des jeunes rencontrés pouvaient apparaître en situation positive de bien-être. Les révélateurs de l’état de malaise des jeunes étaient, dans l’ordre, ideintifiés au stress personnel vécu par ces jeunes, à une faible participation sociale, à certains problèmes d’estime de soi, à des troubles de santé, à la difficulté de déterminer ou d’actualiser des projets personnels et à l’échec scolaire. Quand on constate que la moitié des jeunes soumis au programme ont finalement été placés dans la période qui a suivi l’intervention et que près de la moitié vivent une situation de malaise plutôt que de bien-être deux ans après le programme, on mesure la puissance que devrait avoir une intervention ou un programme pour aider efficacement les adolescents aux prises avec des troubles de comportement sérieux et avec une crise familiale suscitant diverses réactions adverses. La littérature confirme d’ailleurs que les programmes de soutien intensif aux familles réussissent mal, eu égard aux conditions difficiles dans lesquelles évoluent les familles concernées, à produire sur une longue période l’effet recherché de maintien en milieu naturel. » (pp. 77-78)