Pères à part entière? L’expérience des pères de fils homosexuels atteints du SIDA
Pères à part entière? L’expérience des pères de fils homosexuels atteints du SIDA
Pères à part entière? L’expérience des pères de fils homosexuels atteints du SIDA
Pères à part entière? L’expérience des pères de fils homosexuels atteints du SIDAs
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Référence bibliographique [7407]
Bourgon, Michel. 1997. «Pères à part entière? L’expérience des pères de fils homosexuels atteints du SIDA». Dans Père à part entière , sous la dir. de Jacques Broué et Rondeau, Gilles, p. 173-184. Montréal: Éditions Saint-Martin.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : « Ce texte se propose de présenter les résultats préliminaires d’une première analyse du contenu de la recherche portant sur le vécu des pères de fils homosexuels atteint du SIDA . Il vise plus précisément à esquisser les grandes lignes de l’expérience des pères de fils homosexuels atteints du SIDA, à partir du contenu des enregistrements avec les cinq pères de la cohorte mais également à partir de celui des autres catégories de proches. Il vise aussi à permettre une meilleure compréhension et à mieux saisir le phénomène complexe qu’est la paternité, au sein de la société actuelle. » (p. 175)
Questions/Hypothèses : - Quel sens ces pères donnent-ils au SIDA et à l’homosexualité de leur fils? - Pourquoi les accompagnent-ils dans la maladie? - En quoi leur apport diffère-t-il de celui des mères? - Quelles stratégies de survie adoptent-ils?
2. Méthode
Échantillon/Matériau : Il s’agit d’une recherche de type qualitatif: 31 entrevues semi-dirigées de plus ou moins deux heures avec trois catégories de proches : parents (5 père, 6 mères) amis (5 de sexe masculin, 5 de sexe féminin) conjoints (10).
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
Le texte se divise en deux grandes dimensions. La première décrit le cadre théorique de la recherche. Celle-ci s’appuie sur la théorie de l’adaptation de Richard Lazarus. La seconde dimension relate les moments clés de l’expérience. Celle-ci se divise en trois sous-dimensions soit l’annonce de l’homosexualité, l’annonce du diagnostic et l’apparition des maladies débilitantes. Chacune de ces trois sous-dimensions comporte deux sous-thèmes portant d’une part sur le processus d’accord de sens et d’autre part sur les stratégies d’adaptation adoptées par les pères. Il ressort que, parmi les trois moments clés, c’est l’annonce de l’homosexualité qui aurait causé le plus grand choc. La réaction des pères à l’annonce de cette vérité serait en quelque sorte une variable importante dans la suite de l’accompagnement. Les auteurs estiment par ailleurs que les pères ont rarement recours au soutien social pour gérer les réactions que cette nouvelle provoque chez eux. Tout se passe comme si la situation n’existait pas. À l’annonce du diagnostic de SIDA, les pères sont souvent les derniers à le savoir. Pour ceux qui ont digéré l’annonce de l’orientation sexuelle, cette nouvelle semble plus facile à prendre, comme si elle se situait en continuité avec le choix de leur fils ou encore, comme si le SIDA était une fatalité inéluctable de l’homosexualité. Les auteurs font toutefois ressortir le côté éthique de la paternité lorsqu’ils rapportent : « C’est mon gars, je vais être là pour lui ». (p. 179) En ce qui a trait aux stratégies d’adaptation, les pères auraient tendance à réagir de façon rationnelle ou en modifiant leurs émotions. Enfin, ce n’est qu’à l’apparition des maladies débilitantes que les pères se rendent compte véritablement des conséquences de la maladie. Il semble toutefois que c’est à cette étape qu’ils se sentent le plus utile pour leur fils en les accompagnant dans des démarches très concrètes. C’est également lors de cette étape que les pères utilisent plus d’un type de stratégies adaptatives : modification des émotions, organisation de services et de soins, ils font appel à une plus grande variété de ressources notamment les leurs mais aussi à celles des réseaux social, familial et professionnel. En somme, deux éléments semblent importants pour expliquer la présence ou l’absence des pères dans l’accompagnement de leur fils atteint du SIDA : « une éthique très forte de la paternité et un sentiment très net de sa propre compétence personnelle ». (p. 181)