Gagnon, François. 1997. «Délinquance, cohésion et adaptabilité familiale». Mémoire de maîtrise, Sainte-Foy, Québec, Université Laval, École de service social.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : Analyser le lien existant entre la cohésion, l’adaptabilité familiale et l’agir délictueux auto-révélé d’adolescents.
Questions/Hypothèses : - Est-ce que les familles des jeunes qui adoptent des comportements délictueux de manière récurrente sont plus dysfonctionnelle à l’adaptabilité et à la cohésion que les familles des jeunes sans histoire délictueuse? - Est-ce que les résultats qui seront associés à la cohésion et à l’adaptabilité familiale des deux groupes auront tendance à être affectés par la structure familiale, par la situation socio-économique, par la présence de déviance dans la famille? - Il n’y a pas de différence significative dans les résultats obtenus quant au type familial entre les adolescents ayant une histoire délictueuse importante et les adolescents sans histoire délictueuse. - Il n’y a pas de différence significative dans les résultats obtenus à la cohésion familiale entre les adolescents ayant une histoire délictueuse importante et les adolescents sans histoire délictueuse. - Il n’y a pas de différence significative dans les résultats obtenus à l’adaptabilité familiale de changement de premier ordre entre les adolescents ayant une histoire délictueuse importante et les adolescents sans histoire délictueuse. - Il n’y a pas de différence significative dans les résultats obtenus à l’adaptabilité familiale de changement de second ordre entre les adolescents ayant une histoire délictueuse importante et les adolescents sans histoire délictueuse.
2. Méthode
Échantillon/Matériau : 161 sujets séparés en deux groupes dont le premier : 72 sujets définis comme délinquants à partir des résultats obtenus au test de délinquance auto-révélée et le second, 89 sujets définis comme non délinquants suite aux résultats obtenus au même test. Les deux groupes possèdent des caractéristiques semblables soit: l’âge, la situation socio-économique, la configuration familiale. Ils diffèrent cependant pour la dimension scolaire et la présence de délinquance dans la famille. (p. 45) L’étude a été faite dans une polyvalente de Jonquière. Il s’agit d’une population d’adolescents âgés entre 15 et 17 ans.
Instruments : - Échelle de délinquance auto-révélée (Elliott: 1987); - Questionnaire « Faces III » de david Olson; - Questionnaire d’informations générales.
Type de traitement des données : Analyse statistique
3. Résumé
« La présente recherche, de type quantitative, vise à déterminer si des adolescents, définis comme délinquants à partir d’un questionnaire de délinquance auto-révélée, se distinguent d’adolescents non délinquants quant à l’adaptabilité et cohésion familiale. La recension des écrits a permis de situer les dimensions familiales habituellement associées à la délinquance des adolescents. Très peu d’études ont été réalisées en contexte nord-américain sur les dimensions d’adaptabilité et de cohésion familiale en tenant compte de la délinquance auto-révélée comme critère de sélection des groupes. Nous n’avons trouvé aucune recherche de ce type au Québec. L’étude a été faite dans une polyvalente de Jonquière. Il s’agit d’une population d’adolescents âgés entre 15 et 17 ans. Trois instruments ont été utilisés pour la cueillette des données. Les résultats obtenus montrent une différence significative entre les délinquants et les non délinquants au niveau de la cohésion et de l’adaptabilité familiale de second ordre. On ne note cependant aucune différence pour l’adaptabilité familiale de premier ordre. Certaines limites ont été identifiées. Elles sont en lien avec l’un des tests utilisés (FACES III); certaines modalités d’application et la représentativité de l’échantillon sont également en cause. Trois conclusions sont tirées de notre étude : (1) la famille des jeunes délinquants possède une adaptabilité de changement de premier ordre qui se situe au seuil de la fonctionnalité; de plus elle présente une faible cohésion. (2) la famille des jeunes délinquants est une famille de type extrême, peu capable de se mobiliser et de changer rapidement lorsque nécessaire. (3) les variables associées telles que la structure familiale, la situation socio-économique et la délinquance dans la famille influencent peu les résultats obtenus par les deux groupes à l’adaptabilité et à la cohésion familiale. »