1. Objectifs

Intentions :
- « Nous abordons le phénomène (déclin de la fécondité) dans la longue durée, c’est-à-dire à partir des premiers signes de déclin dans les années 1870 jusqu’à l’aube de la grande révolution contraceptive des années 1960. Nous inspirant à la fois de la démographie historique et de l’histoire sociale, nous visons non seulement à expliquer la baisse de la fécondité mais aussi à mieux comprendre la société dans laquelle cette évolution s’est inscrite. » (p. 482)
- « Le présent article porte sur la contraception, un thème crucial relié au projet décrit plus haut » (p. 485)
- « Aborder la question des moyens de contraception utilisés; la fréquence et les facteurs de variation dans le recours à la contraception; les motifs invoqués à cet effet. » (p. 486)

Questions/Hypothèse :
« L’évolution à la baisse des taux de fécondité dès la fin du dix-neuvième siècle ne peut en effet s’être produite que parce que les couples d’alors ont eu recours à des moyens pour limiter la taille de leur descendance. Quels étaient ces moyens? Pour quels motifs les couples y avaient-ils recours? Comment en venaient-ils à les connaître? Ce recours aux contraceptifs était-il bien accepté par les deux conjoints? De l’autre côté de la médaille, quels facteurs ont influencé celles et ceux qui ne contrôlaient pas leur fécondité? » (p. 484)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Données qualitatives :
- Entrevues de Denyse Baillargeon faites, entre 1985-1986 auprès d’une trentaine de femmes de la classe ouvrière francophone de Montréal mariées entre 1919 et 1933;
- Enquête de Normande Simard-Vasil réalisée au Saguenay auprès d’une trentaine de femmes nées entre 1890 et 1912.
Données quantitatives :
- Enquête de fécondité réalisée en 1971 à l’Université de Montréal concernant l’ensemble du Québec;
- Questionnaire spécifique adressé à un groupe de 720 femmes représentatives des générations 1906-1936.

Instrument :
Questionnaire

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

« Quand on évoque le déclin de la fécondité au Québec, la référence qui vient le plus spontanément à l’esprit est celle de la baisse enregistrée après le baby-boom de l’Après-guerre qui a fait chuter en quelques décennies les indices de fécondité sous le seuil de remplacement, parmi les plus bas au monde. Parce que la taille élevée des familles québécoises est devenue quasi ’légendaire’, on semble ainsi avoir oublié qu’un déclin était bel et bien visible dès la fin du dix-neuvième siècle et durant la première moitié du vingtième. [...] Toutefois des études ont récemment permis de remettre les choses en perspective et montré qu’avec les États-Unis et la France, c’est plutôt le Canada qui fait figure d’exception à l’échelle mondiale avec son déclin précoce. » (p. 478) « Depuis, la question de la fécondité a fait l’objet de nombreuses études qui ne semblent pas encore avoir permis d’écrire le dernier chapitre de cette histoire fascinante. » (p. 479) C’est dans cet esprit que les auteurs se sont interessés à démontrer d’un point de vue historiographique et théorique, le déclin de la fécondité au Québec. Cet article porte spécifiquement sur la question de la contraception, thème crucial dans la problématique plus générale décrite précédemment.