1. Objectifs

Intentions :
« La présente recherche porte sur l’étiologie de deux types de conduites parentales à caractère violent: la violence physique mineure et l’agression verbale/symbolique (violence psychologique). L’étude vise d’abord à identifier le meilleur modèle prédicteur de chacune de ces formes de violence, telles que mesurées par une adaptation du Conflict Tactics Scale (CTS). Elle vise ensuite à comparer ces modèles afin d’examiner s’il existe des différences étiologiques entre la violence physique mineure et l’agression verbale/symbolique. » (p. 2)

Questions/Hypothèses :
- À partir d’un certain nombre d’indicateurs tirés de la banque de données de l’Enquête sociale et de santé 1992-1993, quels sont les meilleurs prédicteurs de la violence physique mineure envers les enfants?
- À partir du même groupe d’indicateurs que ceux utilisés pour répondre à la question précédente, quels sont les meilleurs prédicteurs de l’agression verbale/symbolique envers les enfants?
- Quelles différences et similitudes peut-on observer entre le modèle de la violence physique mineure et celui de l’agression verbale/symbolique quant à la nature des prédicteurs retenus?

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’échantillon est constitué de ménages québécois dans lesquels on retrouve au moins un enfant âgé entre 3 et 17 ans. Cet échantillon est tiré aléatoirement, par le Bureau de la statistique du Québec (BSQ), de l’ensemble des ménages qui composent l’échantillon de base de l’Enquête sociale et de santé 1992-1993 (n=13 266). L’échantillon final de la présente étude se compose de 760 ménages. Ce nombre représente 43% des foyers admissibles à l’étude. Ces 760 ménages comprennent tous une femme adulte qui est la mère biologique ou non, d’un enfant du foyer âgé entre 3 et 17 ans et de 534 conjoints. Les femmes et les conjoints ont dû répondre à différents questionnaires.

Instruments :
- La fiche d’identification des membres du ménage permet d’établir la liste des membres du ménage ainsi que leurs caractéristiques d’âge, de sexe et de lien de parenté;
- Le Questionnaire rempli par l’intervieweur (QRI) vise à recueillir des renseignements portant sur chacune des personnes au foyer;
- Le Questionnaire auto-administré (QAA) permet d’évaluer les habitudes de vie et la santé physique et mentale de la personne qui le complète;
- Le CAGE qui vise à identifier les personnes présentant une consommation problématique d’alcool;
- L’Indice de détresse psychologique de l’enquête Santé Québec (IDPESQ-14) permet de mesurer la détresse psychologique;
- Questionnaire sur la résolution de conflit (QRC) version adpatée du Conflict Tactics Scale (CTS) qui a trait à la mesure épidémiologique du phénomène de la violence intrafamiliale.

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé

« Au cours des dernières décennies, le phénomène de la violence parentale a fait l’objet d’un nombre impressionnant de travaux de recherche visant à mieux comprendre les différentes facettes de cette problématique. À ce jour, toutefois, les efforts des chercheurs ont essentiellement porté sur les formes de violence les plus sévères, comme par exemple les cas connus des services de protection de la jeunesse. Pourtant, des indices laissent croire que les manifestations moins sévères et évidentes de violence parentales peuvent aussi avoir un impact négatif sur le développement et le bien-être des personnes qui en font l’objet. La présente étude vise à documenter l’étiologie de deux formes de violence parentale ’moins sévère’ : la violence physique mineure et l’agression verbale/symbolique. Elle rencontre deux objectifs spécifiques : 1) l’identification, pour chacune des formes de violence parentale à l’étude, du meilleur modèle prédicteur; et 2) la comparaison, sur le plan descriptif, de ces modèles afin de vérifier s’il existe des différences étiologiques entre ces deux types de conduites parentales à caractère violent. » (p. xiii) « Pour chacun des échantillons, la comparaison descriptive des modèles de la violence physique mineure et de l’agression verbale/symbolique révèle que bien que ces deux formes de violence parentale partagent une étiologie commune, chacune d’elles présente aussi un certain nombre de facteurs de risque qui lui sont propres. » (p. xiv)