Les représentations de l’enfant dans les albums de photographies de famille

Les représentations de l’enfant dans les albums de photographies de famille

Les représentations de l’enfant dans les albums de photographies de famille

Les représentations de l’enfant dans les albums de photographies de familles

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Référence bibliographique [7167]

Belleau, Hélène. 1998. «Les représentations de l’enfant dans les albums de photographies de famille». Thèse de doctorat, Montréal, Université de Montréal, Département de sociologie.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« [...] cerner comment les familles se représentent l’enfant et sa position dans le groupe nucléaire et élargi, au travers des albums de photographies de famille et du discours qui les accompagne. » (p. 2)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
- « [...] trois types de familles ont été retenues : quatre familles biologiques, six adoptives ainsi que six mixtes (avec des enfants biologiques et adoptés). Par la constitution, les critères de sélection étaient les suivants : 1) les familles devaient posséder des albums de photographies déjà constitués; 2) avoir des enfants âgés de trois à huit ans; 3) et appartenir à une même catégorie socio-économique pour assurer une certaine homogénéité dans l’échantillon. » (p. 58)
- « Les parents étaient âgés de 31 à 45 ans au moment de l’entrevue à l’exception d’un deux qui avait 52 ans. [...] Nous avons mené six entrevues auprès des deux membres du couple et, dans les dix autres cas, seules les mères se sont prêtées à l’entretien. [...] Les couples de notre corpus étaient presque tous mariés au moment de l’entrevue. La durée moyenne de leur vie maritale était de 12 ans. » (p. 61)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« L’objectif principal de cette recherche est d’étudier comment les familles se représentent l’enfant et sa position au moment de son arrivée dans le groupe nucléaire et étendu, et ce, au travers d’albums de photographies de famille. La problématique de cette étude a été élaborée à partir de deux grands axes de recherche : d’abord la redéfinition de la filiation dans le contexte des transformations contemporaines de la famille; ensuite les albums de photographies de famille en tant que mode de présentation de soi. Actuellement, les choix délibérés des acteurs et l’affectivité prennent le pas sur beaucoup d’autres considérations dans les relations familiales. Notre conception des liens de parenté, fondée sur les liens consanguins, se modifie et laisse une plus large place aux relations électives. L’adoption d’enfants étrangers, de plus en plus fréquente, en témoigne et est utilisée ici comme révélateur des conceptions de la parenté, car elle incite les individus à exposer de manière explicite certaines normes et valeurs habituellement non verbalisées par les familles biologiques. Nous avons fait le choix méthodologique de constituer un échantillon composé de 16 familles biologiques, adoptives, ou ’mixtes’, c’est-à-dire ayant des enfants biologiques et adoptés. Les quelques 54 albums de photographies de notre corpus sont analysés dans leur double dimension visuelle (les images) et narrative (le discours sur les photographies). Cette approche inédite des albums de famille vise à établir, d’un point de vue théorique et méthodologique, l’intérêt que présente ce matériau pour la recherche en sociologie de la famille. Dans cette logique, l’usage social des photos est aussi examiné, en lien avec leur exposition dans l’espace domestique et la circulation des portraits d’enfants. Cette étude démontre que les albums témoignent avec éloquence de la tension qui caractérise les familles contemporaines entre les intérêts individuels et les impératifs de cohésion familiale. Le recours à ce matériau de recherche original permet aussi de cerner comment les familles, au moment de l’arrivée d’un enfant, négocient cette tension en jouant sur les deux tableaux. La constitution de l’identité de l’enfant est devenue une préoccupation centrale et fait ressortir le travail parfois délibéré des parents qui cherchent à fabriquer un passé à l’enfant. La famille étendue et les traditions prennent alors la valeur de référents identitaires. Les familles développent également des modes spécifiques d’incorporation d’un enfant dans le groupe. Enfin, l’album et le discours qui l’accompagne sont pour certains des outils d’idéalisation du vécu du groupe qui permettent de réduire les écarts significatifs constatés entre les mentalités et les normes de comportement. » (pp. iii-iv)