Adoption, adolescence et difficultés de comportement : quels facteurs de risque ?

Adoption, adolescence et difficultés de comportement : quels facteurs de risque ?

Adoption, adolescence et difficultés de comportement : quels facteurs de risque ?

Adoption, adolescence et difficultés de comportement : quels facteurs de risque ?s

| Ajouter

Référence bibliographique [713]

Habersaat, Stéphanie, Tessier, Réjean, Larose, Simon, Nadeau, Line, Tarabulsy, George, Moss, Ellen et Pierrehumbert, Blaise. 2010. «Adoption, adolescence et difficultés de comportement : quels facteurs de risque ? ». Annales Médico-Psychologiques, vol. 168, no 5, p. 343-349.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« [L]’objectif de ce travail est d’identifier, par différentes mesures, quels sont les facteurs susceptibles de fragiliser l’adolescent adopté face au développement de problèmes de comportement. » (p. 345)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
« Les familles participant à la recherche sont de nationalité canadienne, vivent au Québec, et ont adopté un enfant entre 1985 et 2002. Elles ont été recrutées au cours d’une large enquête menée au Québec par Tessier et al., avec l’aide du Secrétariat à l’adoption internationale (SAI, Québec). L’échantillonnage a été construit selon trois critères : le pays d’origine des enfants, l’âge des enfants au moment de l’enquête (soit de 18 mois à six ans, de six à 12 ans et de 12 à 18 ans), et l’âge des enfants au moment de l’adoption (soit à moins de six mois, entre six et 12 mois, entre 12 et 24 mois et à plus de 24 mois). Pour la présente analyse, nous n’avons tenu compte que du groupe de population âgé de 12 à 18 ans au moment de l’étude, ce qui représente 358 participants, dont 190 filles et 168 garçons, tous nés à l’étranger puis adoptés au Québec depuis 1985. » (p. 345)

Instruments:
Questionnaire

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé


« Les résultats montrent qu’une adoption tardive constitue un facteur de risque face aux difficultés psychologiques et de comportement à l’adolescence, particulièrement chez les garçons. Que ce soit à travers des comportements d’internalisation, tels que l’anxiété et la dépression, ou des comportements d’externalisation, tels que des troubles des conduites sociales, de l’irrespect envers les règles, de l’agressivité ou encore des difficultés d’attention, il semble que les enfants adoptés tardivement aient davantage de difficultés à traverser l’adolescence que les autres. Cependant, nous remarquons également que le pourcentage d’individus au-dessus du seuil clinique n’est pas systématiquement supérieur à la population de référence. Il semble évident qu’un séjour prolongé en institution affecte certaines facettes du développement de l’attention de l’enfant. Il est encore difficile aujourd’hui d’identifier avec précision de quelle manière l’environnement en orphelinat peut être néfaste aux mécanismes attentionnels, cependant, il est possible que la sous-stimulation en milieu institutionnel ne permette pas à l’enfant de développer toutes ses capacités mentales. […] En ce qui concerne l’influence du genre sur les difficultés psychologiques chez les enfants adoptés, nous trouvons que les garçons ont davantage de problèmes d’externalisation que les filles. Ce résultat est cohérent avec la littérature sur l’adoption. On remarque également que les garçons montrent plus de comportements de déni des règles et de déficit de l’attention que les filles du même échantillon. » (p. 347-348)