Voix de mères et voix de filles dans le théâtre des femmes au Québec depuis 1960

Voix de mères et voix de filles dans le théâtre des femmes au Québec depuis 1960

Voix de mères et voix de filles dans le théâtre des femmes au Québec depuis 1960

Voix de mères et voix de filles dans le théâtre des femmes au Québec depuis 1960s

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Référence bibliographique [712]

Hains, Lyne. 2010. «Voix de mères et voix de filles dans le théâtre des femmes au Québec depuis 1960». Thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département d’études littéraires.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Nous avons repéré une problématique récurrente [dans les études sur le théâtre québécois écrit par des femmes dramaturges], soit celle de l’ombrageuse relation mère-fille. Cette relation revêt une importance majeure dans l’identité féminine, dans les liens que les filles et les femmes entretiennent les unes avec les autres. Il a un impact décisif sur la vie et sur le cheminement des femmes, autant dans leur intimité que dans leur vie sociale. » (p. vii)

Questions/Hypothèses :
« Les prémisses de l’hypothèse de travail sont les suivantes : 1) Prégnance du rapport mère-fille : La relation mère/fille se situe au centre du théâtre des femmes québécoises puisque le langage théâtral favorise leurs confrontations et crée ainsi une vision différente des relations mère-fille […]. [...] 2) Ces liens souvent très étroits s’articulent principalement autour d’une mise en accusation de la mère traditionnelle ou du rôle qu’elle joue comme représentante des valeurs patriarcales, de son procès, de son jugement, suivi de sa mise à mort, symbolique ou réelle, que ce soit par la mère elle-même ou encore par la fille. […] 3) Le rapport mère/fille se transformera avec les périodes analysées (préféminisme, féminisme et métaféminisme), trajectoire différente de celle que nous retrouvons dans le roman québécois. » (p. 3)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
« Nous avons [...] consulté le répertoire du Centre d’essai des auteurs dramatiques, celui du Répertoire théâtral québécois, celui des Auteurs dramatiques en ligne, ainsi que le Dictionnaires des œuvres littéraires du Québec, le Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord et le Dictionnaire des écrivains québécois contemporains, ce qui nous a permis d’en arriver au chiffre de quatre cent quatre-vingt-six pièces regroupées dans cette période (1960-2000). » (p. 10)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« Les années 1960-1973 verront apparaître, dans le théâtre féminin québécois, la voix de la mère, qui se joindra à la voix de la fille pour exprimer les difficiles relations qui les opposent. Les mères prendront la parole, contrairement à ce qui se passe dans le roman québécois, où la mère ne deviendra narratrice que beaucoup plus tard. […] Lors de l’essor du féminisme des années 1970 (1974-1979), les filles chercheront à sortir de leur emprisonnement en sommant la mère de comparaître devant elles et en la condamnant sans possibilité d’appel, allant jusqu’à tuer symboliquement cette gardienne des valeurs de la société patriarcale. […] La troisième période (1980-1999) verra naître plusieurs voies théâtrales différentes. L’une des voies marquera un retour à un théâtre plus réaliste, à une structure dialogique, puisque les filles réagiront avec vigueur, voulant anéantir l’héritage que leur mère leur a légué, même si cette lutte doit les mener vers un destin tragique. La deuxième voie présente des dramaturges qui, par des procédés allant du témoignage à l’utilisation d’un espace du récit, institueront l’espoir qui pourra enfin permettre aux mères et aux filles de partager leurs attentes et leur vie intérieure. Quant à la troisième voie, née plus tard, à la fin des années 1990, elle est mise de l’avant par des jeunes femmes qui utiliseront l’onirisme et les monologues fragmentés pour dénoncer la mère féministe et permettre à la fille d’inventer sa propre voie, au prix, une fois de plus, d’un matricide. » (p. vii-viii)