Les transformations récentes de l’attribution sexuée du soin aux enfants : le cas de la garde physique partagée

Les transformations récentes de l’attribution sexuée du soin aux enfants : le cas de la garde physique partagée

Les transformations récentes de l’attribution sexuée du soin aux enfants : le cas de la garde physique partagée

Les transformations récentes de l’attribution sexuée du soin aux enfants : le cas de la garde physique partagées

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Référence bibliographique [7118]

Côté, Denyse. 1998. «Les transformations récentes de l’attribution sexuée du soin aux enfants : le cas de la garde physique partagée». Thèse de doctorat, Montréal, Université de Montréal, Département de sociologie.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Cette recherche a donc pour objet le partage du travail parental de soin aux enfants en garde physique partagée. L’attribution du soin aux enfants y a été appréhendée comme étant la conséquence d’une logique d’organisation du social qui est le propre à la fois du jeu d’acteurs, d’actrices et de structurations sociales. » (p. iii)

Questions/Hypothèses :
« La garde physique partagée marquerait-elle une transformation de l’appropriation des femmes? Ou assisterait-on plutôt à une transformation des modalités de l’appropriation? » (p. iv)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
- 24 Entrevues semi-directives avec les parents (12 couples d’ex-conjoints);
- 11 Entrevues semi-directives avec les enfants âgés de 6 à 11 ans.

Instruments :
Grille d’entrevue

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« La garde physique partagée se construit à partir d’un partage symétrique du temps parental de garde des enfants suite à une séparation. Cette symétrie fonde à son tour une présomption de partage symétrique du soin des enfants entre père et mère, présomption que renforce la nouvelle mystique de l’équité juridique en matière de garde et un glissement de sens entre garde physique et garde légale partagée. Si les faits confirment cette présomption, nous assisterons à une transformation importante de la division sexuelle du travail. Car l’attribution du soin des enfants aux femmes reste une constante à laquelle on recense peu d’exceptions et qui fonde l’appropriation des femmes. [...] Si les mères que nous avons interviewées échappent dans une large mesure à l’appropriation privée, elles n’échappent pas par contre à l’appropriation collective. Elles doivent ainsi faire plus avec moins, en termes d’accès plus limité aux ressources matérielles (salaire, aide concrète) et non matérielles (support affectif). L’exercice de la maternité en garde physique partagée exige par conséquent un investissement supérieur à celui de la paternité. La prise en charge quotidienne de l’enfant est réelle mais semble demeurer volontaire chez les pères. Ainsi, les mères compensent souvent le défaut d’accomplir de leur ex-conjoint mais l’inverse ne se produit pas. Enfin, l’émergence de la garde partagée comme modèle est aussi constitutive d’un renforcement de l’appropriation collective pour l’ensemble des mères séparées. Elle met en place une nouvelle contrainte pour celles-ci, celle d’assurer le contact symétrique, en apparence tout au moins, de la garde et des soins des enfants. Ceci se produit dans un contexte où, on le sait, 80% des familles monoparentales sont dirigées par des femmes et moins de 10% des arrangements de garde prévoient la garde physique partagée. On rend ainsi les mères responsables non seulement des soins, mais aussi dans une large mesure responsables de s’assurer de la présence du père auprès de ses enfants après la séparation. » (p. iii-v)