1. Objectifs

Intentions :
Permettre de mieux comprendre comment la Loi sur la protection de la jeunesse est effectivement utilisée par la population et de mieux connaître la réponse donnée par les services de protection aux situations qui leur sont rapportées.

2. Méthode

La recherche s’est déroulée au centre de protection de l’enfance et de la jeunesse de Québec. Elle porte sur tous les signalements reçus au CPEJ entre décembre 1994 et février 1995, soit un total de 720 signalements représentant 15% de l’ensemble des signalements acheminées au CPEJ de Québec au cours de l’année administrative 1994-1995 (n=4 842)

Instruments :
Les données ont été recueillies à la réception des signalements à partir des formulaires déjà en usage au CPEJ et à partir d’un court questionnaire rempli par les intervenants recevant les signalements. Le texte s’appuie toutefois que sur des données descriptives sans qu’elles fassent l’objet d’une analyse statistique approfondie.

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

Le texte vise essentiellement à faire part de l’entrée dans les services de protection de la jeunesse. Il se divise en trois grandes dimensions : la première vise à montrer la pertinence d’étudier les signalements à l’entrée des services de protection; la seconde porte sur les aspects méthodologiques de la recherche et la dernière, qui constitue le coeur du texte, fait état des résultats de l’analyse descriptive des données. Ici, l’objectif est de dresser le profil des signalements en tenant compte : 1) des caractéristiques des signalants, de la situation-problème rapportée, des enfants signalés et de leur milieu de vie et enfin, des caractéristiques des ressources impliquées auprès de l’enfant au moment du signalement. En somme, les signalements ont à franchir plusieurs étapes à travers le processus d’intervention et seule une fraction des enfants signalés seront désignés comme des enfants en «besoin de protection. C’est la toute première étape de ce processus qui a retenu l’attention des auteures. La réponse des services de protection s’articule en effet à partir de la lecture de la situation faite par les intervenants qui reçoivent les signalements, en fonction notamment du cadre légal à l’intérieur duquel ils opèrent. De plus, les résultats indiquent que se sont les parents qui, dans plus du quart des signalements, prennent contact avec les services de protection de la jeunesse. Les services de la DPJ sont également utilisés par différents membres de la parenté, de l’entourage de l’enfant de même que par des professionnels. Les médecins et les intervenants des CLSC seraient toutefois réticents à signaler des enfants. Les auteures estiment qu’il serait important d’identifier les facteurs qui influencent leur décision de recourir ou non aux services de protection. Les éléments présentés mettent également en relief la nette prépondérance des membres de la famille parmi les personnes mises en cause et tout particulièrement la mère. Il faut en outre relever la prépondérance des problèmes associés aux problématiques de la négligence, de la violence et des abus, des problèmes de comportement et de la surreprésentation des familles monoparentales et des familles recomposées. Enfin, les auteures avancent que la proportion des enfants qui reviennent dans les services de protection est considérable.