1. Objectifs

Intentions :
« 1) Identifier les facteurs de risque et de protection (sociaux et familiaux, psychologiques, neurophychologiques) influençant l’apparition et l’évolution des troubles des conduites chez les enfants et les adolescents;
2) Décrire et comparer les caractéristiques des jeunes et des familles bénéficiant de divers types d’intervention;
3) Investiguer l’existence de sous-groupes distincts au sein des jeunes manifestant des troubles des conduites, tant sur le plan des caractéristiques actuelles que de l’évolution temporelle. » (p. 15)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
« 98 enfants (dont 14 filles) ont été recrutés au niveau primaire. Parmi ceux-ci, 62 enfants de 7-12 ans (âge moyen de 120,2 mois) présentaient des troubles des conduites selon les critères diagnostiques adaptés du DSM-III-R (groupe TC). Les 36 autres enfants (âge moyen de 117,7 mois) ne présentaient pas de troubles des conduites selon le parent et selon le jeune (groupe témoin). 109 adolescents (dont 16 filles) ont été recrutés au niveau secondaire. Parmi ceux-ci, 68 adolescents de 13-17 ans (âge moyen de 181,1 mois) présentaient des troubles des conduites et 41 adolescents (âge moyen de 185,7 mois) ne présentaient pas de troubles des conduites. » (p. 16)

Instruments :
- Mesures sociofamiliales (statut socioéconomique et structure familiale);
- Diagnostic Interview Schedule Self-Administered (Kovess et Fournier, 1990);
- Présence de maladie chronique;
- Life Event Checklist (Johnson et McCutcheon, 1980);
- Questions sur le soutien social du parent;
- Technique du génogramme (McGoldrick et Gerson, 1990) sur le nombre de changements à la configuration familiale;
- Questionnaire sur les relations parents-enfant (Bergeron et al., 1992), inspiré du Parental Behavior and Attitude Questionnaire (Siegelman, 1965);
- Index of Parental Attitude (Hudson, 1982);
- Échelle d’adaptabilité et de cohésion familiale (Family Adaptability and Cohesion Scales, Faces III; Olson, Portner et Lavee, 1985);
- Diagnostic Interview Schedule for Children, version française (Bergeron et al., 1992);
- Échelle de psychopathie (Hare, 1991);
- Questionnaire aux parents de l’Enquête Santé Québec (retard scolaire);
- Questions du Child Behavior Checklist (Achenbach et Adelbrock, 1983);
- Children Global Assessment Scale (CGAS; Schaffer et al., 1983);
- Multilingual Aphasian Examination (Benton et Hamsher, 1983);
- Test de Labyrinthe (Posteus, 1965);
- Stoop Color and Word Test (Golden, 1978);
- Figure complexe (Rey, 1959);
- Trail Making Test;
- Wisconsin Card Sorting Test;
- Matching Familial Figure Test (Kagan, 1966);
- Test de rétention de Benton (Benton, 1974).

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé

« Dans le contexte du premier objectif, l’étude démontre la contribution cumulative de facteurs sociaux et familiaux et de facteurs cognitifs à la présence de troubles des conduites et ce, tant pour les enfants que pour les adolescents. Les résultats obtenus suggèrent, que sur la toile de fond d’un faible statut socioéconomique, des interactions parent-enfant plus punitives, des manifestations fréquentes de symptômes d’inattention-impulsivité-hyperactivité du jeune et une performance moindre au plan cognitif contribuent à distinguer très significativement les enfants et les adolescents ayant des troubles des conduites de jeunes du même âge qui n’en présentent pas. [...] Les analyses réalisées en fonction du second objectif de l’étude se sont avérées plutôt limitées en ce que peu de différences sociales, familiales et personnelles relatives aux jeunes ont été détectées en fonction des types d’interventions (internat d’un centre jeunesse, centre de jour ou suivi psychoéducatif en milieu scolaire). Toutefois de tels résultats entraînent une réflexion très importante sur la prestation de services psychosociaux aux jeunes et aux familles. En effet, nos résultats suggèrent peu d’orientations différenciées des jeunes et des familles vers les services psychosociaux. [...] Notre projet avait aussi pour objectif final d’explorer la présence de sous-groupes distincts au sein des jeunes ayant des troubles des conduites. À cet égard, deux conclusions principales s’imposent. Il nous paraît évident que nos prochains travaux devront recruter un nombre plus important de participants de sexe féminin de manière à nous permettre de réaliser des analyses distinctes selon les garçons et les filles. [...] Enfin, l’exploration des données relatives à la psychopathie est à poursuivre »(61-62)