Référence bibliographique [6762]
Émond, Liliane. 1999. «Les rituels familiaux et leurs fonctions chez des familles à faible revenu». Thèse de doctorat, Montréal, Université de Montréal, Département de psychologie.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Cette étude descriptive et corrélationnelle a pour objectifs de connaître les rituels familiaux pratiqués par des familles à faible revenu, d’identifier les fonctions remplies par ces rituels et de vérifier l’existence d’un lien entre les rituels pratiqués par les trois dimensions suivantes du fonctionnement familial: la cohésion, la flexibilité et la discorde. » (p. 32)
Questions/Hypothèses :
« Les trois dimensions suivantes du fonctionnement familial : cohésion, flexibilité et discorde, distinguent-elles les familles à faible revenu selon le nombre de rituels familiaux qu’elles pratiquent? Chez les familles à faible revenu, quelles fonctions les rituels familiaux remplissent-ils? » (p. 33)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« Les 40 sujets de l’échantillon sont des mères de famille à faible revenu, de souche québécoise, qui comportent au moins un enfant âgé entre 5 et 12 ans, domiciliées dans l’île de Montréal. Quatre-vingt-deux pour-cent d’entre elles reçoivent la sécurité du revenu, les autres sont salariées. 60% de ces familles sont monoparentales. 76% des sujets ont complété leurs études secondaires. L’âge moyen des mères est de 33 ans (étendue allant de 25 à 51 ans) et celui des enfants est de 8 ans (étendue allant de 1 à 16 ans). Il y a, en moyenne, 3 enfants par famille. » (p. 36)
Instruments :
- Échelle de cohésion d’Olson et al. (1985);
- Le Family Apperception Test (FAT) de Sotile et al. (1991).
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« L’objectif général de cette recherche vise à connaître les fonctions des rituels familiaux de familles à faible revenu. D’une part, plus spécifiquement, il s’agit de vérifier les liens entre trois variables du fonctionnement familial qui sont la cohésion, la flexibilité et l’absence de discorde familiale et le nombre de rituels familiaux pratiqués. D’autre part, nous cherchons à connaître les différentes fonctions des rituels familiaux pratiqués quotidiennement, tels que le souper ou le coucher, et annuellement comme Noël ou les vacances. » (p. iii) « Une analyse quantitative permet de constater un lien entre la cohésion et le nombre de rituels familiaux pratiqués. Ainsi, les familles moyennement ritualisées sont plus cohésives que les familles peu ritualisées. Aucun lien n’a pu être établi entre les deux autres indices du fonctionnement familial et la quantité de rituels. La deuxième question à l’étude permet d’affirmer que les rituels familiaux contribuent au bon fonctionnement des familles et au développement de leurs membres. Les rituels familiaux quotidiens servent d’abord à la communication, au plaisir, à la cohésion et au développement, ainsi qu’aux rituels annuels, s’ajoutent les fonctions de sortir de la routine et d’être en lien avec la famille élargie. Une analyse qualitative a permis de comparer les familles les moins ritualisées aux familles les plus ritualisées de l’échantillon. Ces dernières pratiquent plus de rituels, lesquels remplissent plus de fonctions qui servent d’abord au bon fonctionnement de la famille, puis au développement de ses membres et, finalement, à des fonctions utilitaires (contrôle du comportement, sortir de la routine...). Elles se disent plus cohésives, présentent moins de dysfonctionnement familial et sont moins isolées socialement que les familles les moins ritualisées. Elles sont aussi plus actives dans la pratique de leurs rituels et en retirent davantage de satisfaction personnelle. L’organisation rituelle des deux extrêmes de l’échantillon est héritée de la génération précédente et a subi des transformations dans nombre de cas. En somme, cette recherche permet de confirmer le lien entre le bon fonctionnement familial et la pratique des rituels familiaux et permet de constater une diversité et une richesse dans l’organisation rituelle des familles à faible revenu. Ce qui amène à nuancer les généralisations négatives dont ces familles sont souvent victimes. Les résultats obtenus portent à favoriser l’intervention au plan du fonctionnement interne des familles, en suggérant la pratique de certains rituels, et à soutenir l’action des ressources communautaires qui sont un lieu de ressourcement pour les familles menacées d’isolement par la pauvreté. » (p. iv)