L’identité ethnique des enfants issus de mariages mixtes entre Arméniens et non-Arméniens à Montréal

L’identité ethnique des enfants issus de mariages mixtes entre Arméniens et non-Arméniens à Montréal

L’identité ethnique des enfants issus de mariages mixtes entre Arméniens et non-Arméniens à Montréal

L’identité ethnique des enfants issus de mariages mixtes entre Arméniens et non-Arméniens à Montréals

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Référence bibliographique [6165]

Leblanc, Annie. 2000. «L’identité ethnique des enfants issus de mariages mixtes entre Arméniens et non-Arméniens à Montréal». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, Département d’anthropologie.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
Étudier la question de l’identité ethnique des enfants issus de mariages mixtes entre Arméniens et non-Arméniens à Montréal.

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
« Nos données de recherche reposent principalement sur le contenu d’entrevues semi-directives faites avec 14 répondants (7 hommes et 7 femmes) âgés entre 18 et 30 ans et issus de mariages mixtes entre Arménien et non-Arménien, devant être nés au Québec ou, à la limite, au Canada mais avoir été socialisés dès leur tout jeune âge à Montréal. Le parent d’origine arménienne dans le couple mixte ne devait pas être né au Canada ou au Québec. L’autre parent devait, lui, être d’origine non-arménienne et avoir vécu une grande partie de sa vie à Montréal. » (Sommaire)

Instruments :
Guide d’entretien

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« La présente recherche se penche sur la question de l’identité ethnique chez les enfants issus de mariage mixte entre Arméniens et non-Arméniens dans le contexte montréalais. Son objectif est avant tout de fournir une illustration du caractère dynamique, volontaire et plastique de l’identité ethnique.
Le groupe minoritaire étudié, les Arméniens de Montréal, est un groupe fortement institutionnalisé et qui adopte une attitude très intégrative en contexte d’immigration. Ce groupe a également un discours plutôt élaboré sur la question de l’identité et sur la place des mariages mixtes dans la communauté. Ces derniers étaient et sont encore à ce jour plutôt mal vus car on peut penser qu’au yeux de la communauté arménienne, ils mettent en péril la perpétuation de la mémoire du groupe ainsi que la régénération démographique de ce groupe, deux variables nécessaires à la survie du groupe en diaspora. Comme la transmission identitaire est primordiale pour le groupe minoritaire arménien en diaspora, nous tentons, dans cette recherche, de voir si les choix identitaires, s’exprimant par le biais du discours de ces individus, - traitant des relations sociales, des pratiques, des choix de vie et de leur propre discours sur l’identité et la mémoire collective- ne traduisent pas en quelque sorte une tendance à opter pour des référents identitaires les rapprochant davantage du groupe minoritaire arménien. [...]
Nos résultats mettent bien en lumière que, loin de déboucher sur des situations nécessairement conflictuelles sur le plan identitaire, nos répondants nous démontrent que leurs origines mixtes s’expriment par une grande diversité de pratiques et de référents identitaires. Leurs sentiments d’appartenance semblent s’articuler, pour la plupart, de manière dualiste, - entre un pôle ’Québécois’ et un autre ’Arménien’ - mais nous avons pu constater une tendance à vouloir davantage s’identifier au groupe arménien.
Les mécanismes de maintien identitaire que sont la famille et les institutions ethniques jouent par ailleurs un rôle primordial au niveau de la transmission de l’arménité. Par sa grande présence, la famille arménienne (plus particulièrement les grands-parents arméniens) s’avère une véritable courroie de transmission d’une part, de l’histoire familiale et arménienne, et d’autre part de la pratique de la langue arménienne. Les institutions arméniennes, et plus spécifiquement l’école (primaire et secondaire) prolongent cet apprentissage et tentent de resserrer les liens communautaires. Nos résultats démontrent que nos répondants semblent toutefois vouloir se détacher des grands points de repère identitaires arméniens que sont le rassemblement communautaire, l’Église et la terre des ancêtres, l’Arménie, pour adopter une conception plus ’adaptée’ de l’arménité. Cette nouvelle configuration de l’identité ethnique arménienne, principalement symbolique, se veut conforme à leurs propres aspirations et aux choix de vie qu’ils disent vouloir faire pour eux-mêmes et, éventuellement, pour leurs enfants. » (pp. i-ii)