Référence bibliographique [6036]
Rodely, Jean-Gilles. 2000. «Le profil culturel, social, familial et comportemental des jeunes fugueuses d’origine haïtienne fréquentant les centres de réadaptation». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, École de criminologie.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Nous tenterons de décrire, à partir du discours de jeunes filles fugueuses d’origine haïtienne, leur profil social, culturel, familial et comportemental. Toujours en nous basant sur leurs expériences de vie, nous décrirons leur façon de percevoir leur identité ethnique. » (p. 51)
Questions/Hypothèses :
« Nous croyons que ces jeunes fugueuses ont toutes à la base des difficultés de communication avec les parents. De plus, nous posons comme hypothèse qu’elles ne privilégieront pas les stratégies de socialisation intermédiaire, mais qu’elles auront tendance à se trouver dans les catégories extrêmes comme le clivage, la rigidité, l’anomie ou le syncrétisme. » (p. 51)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« Nous avons donc rencontré seize jeunes filles d’origine haïtienne, provenant toutes des Centres jeunesse de Laval. » (p. 55)
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
« Dans ce projet de recherche, nous nous intéressons à la fugue du domicile familial des jeunes filles d’origine haïtienne. Par cette étude, nous voulons dresser le portrait culturel, social, familial et comportemental de ce groupe, tel que dépeint par ces jeunes filles et décrire également la perception qu’elles ont de leur propre identité ethnique.
Comme peu d’études ont été faites sur le sujet, nous avons privilégié une approche inductive. Nous basant sur la ’Grounded Theory’ de Glaser et Strauss, nous avons voulu garder un cadre ouvert sans poser trop d’hypothèses de départ. Cependant, à partir des entrevues, nous tenterons de tirer certaines conclusions.
Nous avons rencontré seize jeunes filles d’origine haïtienne provenant toutes d’un centre de réadaptation à encadrement intensif des Centres jeunesse Laval, la Maison Notre-Dame-de-Laval. Nous avons effectué des entrevues d’une heure trente minutes à deux heures chacune. À la suite de ces rencontres, nous avons analysé le matériel recueilli en nous inspirant de la théorie des tensions de Agnew pour le comprendre sous un autre angle.
Ainsi, nous arrivons à la conclusion que la tension occasionnée par les conflits entre les parents et enfants est à la base de la conduite de fugue chez ce groupe. Les adolescentes n’acceptent pas le style éducatif des parents haïtiens, le trouvant trop directif, alors que ces derniers considèrent qu’ils doivent mettre tout en œuvre pour contrer le laxisme nord-américain et assurer la préservation de la culture d’origine. Les situations de rejet et de discrimination vécues en tant que groupe minoritaire amènent un élément supplémentaire de tension. Tous ces stress entraînent colère et frustration, sentiments qui peuvent conduire à l’adoption de comportements déviants, comme la fugue. » (Sommaire)