Les femmes auteures d’abus sexuels, leurs actes et leurs victimes : le point de vue des thérapeutes

Les femmes auteures d’abus sexuels, leurs actes et leurs victimes : le point de vue des thérapeutes

Les femmes auteures d’abus sexuels, leurs actes et leurs victimes : le point de vue des thérapeutes

Les femmes auteures d’abus sexuels, leurs actes et leurs victimes : le point de vue des thérapeutess

| Ajouter

Référence bibliographique [5788]

Girard, Véronique. 2001. «Les femmes auteures d’abus sexuels, leurs actes et leurs victimes : le point de vue des thérapeutes». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, École de criminologie.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Cette recherche porte sur les femmes auteures d’abus sexuels, leurs actes et leurs victimes. » (p. iii)
Questions/Hypothèses :
« 1. Est-il vrai que les crimes sexuels dont des femmes sont les auteures sont sous-rapportés au Québec et, si oui, comment l’expliquer?
2. La conclusion voulant que les victimes de ces abus commis par des femmes soient surtout des filles se vérifie-t-elle dans notre étude?
3. Qu’en est-il aussi de la troisième ’constatation’ concernant les effets de ces abus sur les victimes masculines, et quels sont les effets sur des victimes de sexe féminin quand celles-ci sont étudiées? » (p. 36)

2. Méthode



Échantillon/Matériau :
Onze professionnels ayant eu en clinique des femmes auteures d’abus sexuels ou des victimes d’abus sexuels commis par des femmes.

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« [...] [L]es auteures d’abus sexuels dont il est question dans ces histoires sont des femmes de 15 à 60 ans; elles sont classées ici en quatre catégories selon une typologie originale : ’actives seules’, ’complices actives avec contacts’, ’complices actives sans contact’ et ’complices passives’.
Leurs liens avec leurs victimes sont les suivants : le plus souvent, les auteures d’abus sexuels sont les mères de leur victime (19), viennent ensuite les gardiennes. Plus rarement, ce sont des soeurs, des clientes, une tante, la copine d’un grand frère, une voisine, une commerçante, l’amie de la mère, une enseignante, une intervenante scolaire, une amie homosexuelle adulte, une copine et enfin, la conjointe d’un prédateur sexuel.
Les ’comportements abusifs’ rapportés sont les suivants : des relations sexuelles complètes, des pénétrations digitales, des attouchements sur les parties génitales ou sur les seins, des fellations, des cunnilingus, des caresses, de l’exhibitionnisme imposé et des baisers forcés. On retrouve des menaces dans au moins 5 cas.
En ce qui concerne les lieux où se déroulent les événements, l’habitation de l’auteure et celle de la victime représentent le milieu de prédilection pour ces comportements.
Les victimes féminines (17) ont entre 0 et 12 ans pour 15 d’entre elles, une a 14 ans et deux autres ont 18 ans ou plus; la moyenne d’âge étant de 8,05 ans. Les victimes masculines (25) ont entre 0 et 12 ans pour 17 d’entre eux, quatre sont âgés entre 13 et 17 ans et quatre ont 18 ans ou plus; la moyenne d’âge est de 9,7 ans. C’est dans la catégorie 0-12 ans que l’on retrouve le plus grand nombre de victimes.
Pour ce qui est des conséquences, les professionnels interviewés ont affirmé que les abus sexuels entraînaient d’importantes séquelles, peu importe le sexe des victimes. Seules quatre (4) ’victimes’ masculines ont prétendu ne pas avoir été ’troublées’ par les abus, mais trois (3) professionnels ayant travaillé avec ces personnes affirment le contraire. Toutes les victimes féminines reconnaissent les conséquences négatives des abus qui leur ont été imposés.
Les abus sexuels commis par des femmes représentent des ’crimes’ sous-rapportés. Le silence entourant ces actes rend difficile leur reconnaissance, leur dénonciation aux autorités judiciaires et leur traitement. Cette étude lève le voile sur des comportements encore peu étudiés. » (p. iii)