1. Objectifs

Intentions :
« Le présent projet de recherche s’inscrit dans cette perspective. Il visait à décrire les services offerts par les établissements et ceux effectivement reçus par les mères, et à évaluer l’impact des modalités de suivi postnatal sur la santé de la mère et du nouveau-né suite à un congé précoce pour un accouchement vaginal sans complication. Plus spécifiquement, nous souhaitions vérifier s’il existe un lien entre le type et le délai des services reçus en postnatal et la santé de la mère et du nouveau-né. » (p. ix)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
- 1158 mères qui venaient d’accoucher
- les gestionnaires de 9 centres hospitaliers et de 28 CLSC

Instruments :
- questionnaire de sondage (pour les mères)
- questionnaire pour les gestionnaires des centres hospitalers
- questionnaire pour les gestionnaires des CLSC

Type de traitement des données :
Analyse statistique et analyse de contenu

3. Résumé

« La durée du séjour hospitalier en obstétrique a diminué de manière significative depuis quelques années. À titre d’exemple, au Québec, pour un accouchement vaginal sans complication, la durée moyenne de séjour est passée de 3,1 jours en 1994, à 2,4 jours en 1999. Cette pratique implique des modifications importantes dans l’offre de services des établissements. Santé Canada (2000), le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS, 1999) et la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre (RRSSSM-C, 2000) proposent des modalités organisationnelles qui garantissent la continuité et l’accessibilité des services en postnatal et assurent la santé et le bien-être de la mère et du nouveau-né. La redéfinition des responsabilités des CLSC et des CH. les modalités de coordination et les relations de collaboration entre ces deux acteurs sont des enjeux majeurs pour les décideurs du réseau. [...]
L’étude comportait deux volets. Dans un premier temps, un sondage téléphonique a été effectué auprès de 1158 mères résidant sur l’île de Montréal et ayant accouché dans un des 9 CH de l’île. Pour être éligibles, les mères devaient, entre autres, avoir séjourné à l’hôpital moins de 60 heures suite à un accouchement vaginal sans complication. L’enquête a eu lieu un mois après le retour à la maison et s’est déroulée au printemps 1999. Le taux de réponse a été de 79.6%. L’entrevue téléphonique a permis de recueillir l’information relative aux éléments suivants : 1) suivi de grossesse, 2) déroulement de l’accouchement, 3) postnatal immédiat (à l’hôpital), 4) services de santé reçus par la mère lors du suivi postcongé, 5) état de santé de la mère et du nouveau-né durant le premier mois après la naissance, 6) durée de l’allaitement et 7) utilisation des services de santé.
Le deuxième volet de l’étude consistait en une enquête auprès de gestionnaires des CH accoucheurs et des CLSC de l’île de Montréal. L’ensemble des neuf CH et 28 des 29 CLSC ont participé à l’étude. Le questionnaire postal destiné aux gestionnaires visait à documenter les services offerts en pré et postnatal, les caractéristiques des organisations et les relations interorganisationnelles. Deux versions du questionnaire ont été développées, l’une pour les gestionnaires de CH et l’autre pour les gestionnaires de CLSC.
L’analyse des données de l’enquête auprès des mères permet de constater que la très grande majorité des mères (95.3%) ont été contactées par téléphone dans les deux semaines suivant leur retour à la maison. Toutefois, dans seulement 67.0% des cas, le bébé et la mère ont été revus par un professionnel de la santé soit dans le cadre de la visite à domicile d’une infirmière du CLSC. soit lors d’un rendez-vous de routine fixé en CH, en clinique privée ou en CLSC.
Les services postnatals reçus pas les mères présentent des écarts importants par rapport aux recommandations émises par les autorités socio-sanitaires, notamment en ce qui a trait aux délais de l’appel ou de la visite à domicile. Par exemple, la RRSSSM-C recommande que 100% des mères qui quittent l’hôpital suite à un congé précoce reçoivent un appel téléphonique de l’infirmière du CLSC, dans les premières 24 heures. Dans notre échantillon, seulement 17,1% des mères ont reçu un appel dans les 24 heures suivant le congé, et dans la majorité des cas, l’appel provenait d’une infirmière du CH. La Régie régionale recommande également que toutes les mères soient visitées dans les 72 heures suivant leur retour à la maison. Seulement 7,8% ont effectivement été visitées à l’intérieur de ce délai. [...] » (pp. ix-xi)