Prendre en charge des proches dépendants-es ou quand on n’en finit plus d’être mère

Prendre en charge des proches dépendants-es ou quand on n’en finit plus d’être mère

Prendre en charge des proches dépendants-es ou quand on n’en finit plus d’être mère

Prendre en charge des proches dépendants-es ou quand on n’en finit plus d’être mères

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Référence bibliographique [5474]

Bouchard, Nicole, Gilbert, Claude et Tremblay, Marielle. 2002. «Prendre en charge des proches dépendants-es ou quand on n’en finit plus d’être mère». Dans Espaces et temps de la maternité , sous la dir. de Francine Descarries et Corbeil, Christine, p. 305-334. Montréal: Éditions du remue-ménage.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Dans les pages qui suivent, nous étudierons cette corrélation [la prise en charge associée à la maternité] en deux étapes. Dans un premier temps, on verra comment les mots et les gestes des soins et du soutien prodigués à une personne aidée établissent une proximité d’expérience avec le travail de mère. Dans un deuxième temps, il sera question de certaines modalités par lesquelles des femmes aménagent cette prise en charge dans un quotidien pourtant déjà bien rempli. » (p. 307)

2. Méthode



Échantillon/Matériau :
« Afin de couvrir une certaine diversité de situations pouvant lier une aidante à la personne aidée, nous avions envisagé d’interroger dix personnes dans chacune des catégories relationnelles retenues : mère, épouse, soeur, fille. Dans les faits, à cause des possibilités offertes par le terrain, nous avons dû faire preuve de plus de souplesse : les mères (13) étant beaucoup plus nombreuses que les filles (8), soeurs (2) et conjointes (7). Dans tous les cas considérés, l’expérience de prise en charge se déroulait au domicile des aidantes. En tout, nous avons recueilli trente récits de femmes portant un regard sur des expériences fort diverses de l’une à l’autre. » (p. 308)

Instruments :
Guide d’entretien
Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« L’établissement de liens entre le travail de mère et la prise en charge dans le cadre de cette analyse répondait à un objectif très précis: mieux comprendre le caractère gratuit, invisible et privé des soins et du soutien prodigués par les femmes auprès des proches dépendants-es. À partir de l’expérience et des propos des femmes rencontrées dans le cadre d’une recherche sur les aidantes du Saguenay, nous avons cherché à illustrer comment le travail des soins peut présenter des similitudes avec l’expérience de la maternité. Les dimensions techniques et relationnelles des gestes, le cadre domestique de leur réalisation, les enjeux au plan de la conciliation travail-famille, la façon dont les soins scandent le rythme de la journée : mères et aidantes partagent en effet de nombreux points communs. Comme les mères, les aidantes sont aussi en quête de recours pour persévérer lorsque la tâche devient lourde ou que la santé se fait plus fragile. En fait, le travail de mère en tant que cadre interprétatif de la prise en charge intervient à deux niveaux. Un premier, à caractère herméneutique, fait en sorte que les femmes utilisent les mots et les gestes des mères pour comprendre leur rapport avec la personne aidée. Le second, à caractère idéologique, où la similitude au niveau de l’expérience peut servir de passerelle pour justifier l’injustifiable au plan social : les soins à un-e proche dépendant-e constitue une composante de la construction du genre féminin, comme les soins à l’enfant. » (pp. 328-329)