Référence bibliographique [5467]
Bourque, Marie-Sophie. 2002. «Classification des familles des adolescents présentant des troubles des conduites». Thèse de doctorat, Montréal, Université de Montréal, Département de psychologie.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« A. dresser un portrait actuel des caractéristiques sociales, familiales et psychologiques de la clientèle desservie par les CJ du Québec en fonction des divers paramètres tels l’âge, le sexe et l’ethnie des enfants, le cadre légal de l’intervention et d’autres variables pertinentes;
b. examiner les corrélations entre la santé mentale, la santé physique et les conditions sociofamiliales des jeunes desservis par les CJ;
c. identifier des sous-groupes distincts de jeunes desservis par les CJ sur la base de leurs conditions de santé mentale et physique et de leur conditions sociofamiliales;
d. décrire la nature des services reçus par les jeunes et leur famille sur une période de douze mois;
e. décrire l’évolution de sous-groupes de jeunes de 12 mois après l’évaluation initiale. » (p. 86)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« La présente étude porte sur un échantillon clinique composé de 328 adolescents, âgés entre 12 et 17 ans, recrutés dans les Centres jeunesse du Québec (Montréal, Québec, Estrie, Côte-Nord). » (p. ii)
Instruments :
Questionnaires d’entrevue structurée : le Alabama Parenting Questionnaire (APQ; Frick, 1991) et le Conflict Tactics Scales (Straus, 1979)
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« La présente étude vise à proposer une classification des familles des adolescents manifestant des troubles des conduites (TC). La recension des écrits permet de constater que les familles tout comme les jeunes présentant des TC ne constituent pas un groupe homogène. Ce constat est à la base de notre questionnement concernant l’existence de profils familiaux distincts au sein de la population des adolescents qui présentent des TC. Plus précisément, nos différents objectifs de recherche sont :
a. de connaître les caractéristiques des familles des adolescents présentant des TC;
b. d’identifier le poids relatif des différentes variables associées à ces familles;
c. de proposer une catégorisation des familles de ces adolescents. [...]
Les analyses univariées réalisées afin de répondre au premier objectif montrent que les familles des adolescents TC se distinguent par le fait que les parents sont plus susceptibles de présenter un trouble panique, des conduites antisociales et/ou des problèmes de consommation de drogues ou d’alcool. De plus, leurs pratiques éducatives semblent plus marquées par le manque de supervision, un style disciplinaire inconsistant et ils ont davantage recours à la violence à l’égard de leur adolescent. Les relations parent-enfant ainsi que le fonctionnement familial sont plus détériorés. Finalement, les adolescents manifestant des TC sont plus susceptibles de vivre dans des familles recomposées et d’avoir vécu plus de déménagements depuis la naissance du jeune.
Dans un deuxième temps, une analyse de régression a été réalisée sur l’ensemble des variables identifiées aux analyses univariées. Les prédicteurs des TC sont dans l’ordre décroissant : le manque de supervision du parent à l’égard de l’adolescent, le fait d’être un garçon, le fait de vivre dans une famille recomposée, la violence subie par l’adolescent de la part des adultes de sa famille, la présence de CA chez le parent et l’attitude négative de l’adolescent à l’égard du parent.
Finalement, l’analyse des groupements (cluster analysis) a permis d’établir l’existence de trois sous-groupes familiaux distincts. Ainsi, les familles du sous-groupe 1 sont caractérisées par un meilleur fonctionnement (meilleurs indices de fonctionnement familial, d’engagement, de supervision du parent et d’attitudes négatives du parent à l’égard du jeune, de violence verbale et physique du parent envers l’adolescent). Le sous-groupe 2 regroupe les familles ayant un niveau de détérioration intermédiaire. Enfin, le sous-groupe 3 regroupe les systèmes familiaux les plus détériorés.
L’originalité de nos analyses est de proposer la présence de trois profils familiaux distincts chez les adolescents présentant des TC. En effet, les résultats obtenus ont des retombées importantes tant au plan scientifique que clinique. En effet, ils suggèrent que les familles des adolescents TC sont hétérogènes et proposent une catégorisation en trois sous-groupes. Au plan de l’intervention, nos résultats apportent un nouvel éclairage sur les modèles d’intervention déjà existants. » (p. ii)