Couturier, Benoît. 2002. «L’urbanité pour tous ». Possibles, vol. 26, no 1-2, p. 253-266.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : « Considérations sur l’aménagement urbain et la conception des habitations urbaines à Montréal qui ne conviennent pas aux familles et leur fait fuir la ville pour la banlieue; comment il serait possible de favoriser leur retour en ville. » (provenance : http://repere.sdm.qc.ca/)
2. Méthode
Type de traitement des données : Essai
3. Résumé
« L’enjeu sous-jacent à toutes les controverses opposant les partisans du transport routier à ceux du transport collectif est le combat entre la ville et la banlieue ou, dit autrement, le combat entre le monde de la consommation et celui de l’écologie. Cependant, il serait trop simple de voir une relation de cause à effet directe et proportionnelle entre la présence des infrastructures routières et l’étalement urbain. Certes, la facilité de l’accès à l’automobile et le coût relativement faible des terrains éloignés du centre sont des critères qui ont un rôle important à jouer dans le phénomène de l’étalement urbain. Cependant il est fondamental de comprendre qu’à ces constats s’ajoute un problème de paradigme. En effet, tant et aussi longtemps que le citoyen moyen considère que le bungalow constitue le mode de vie idéal pour une famille, l’agglomération montréalaise fera face à un problème grave d’étalement urbain. Le problème de l’étalement urbain pose donc la question de la pertinence du paradigme que constitue le bungalow ou la maisonnette en rangée comme mode de vie idéal pour la famille. C’est en fait ce changement de paradigme qu’il faut étudier et mettre de l’avant pour empêcher la construction de nouveaux ponts ou de nouvelles autoroutes dans et vers la ville-centre et empêcher ainsi l’étalement urbain. Le ministère des Affaires municipales et de la Métropole a dévoilé le nouveau cadre d’aménagement de la région métropolitaine en conférence de presse le 11 septembre dernier, mais personne n’en a entendu parler pour les raisons que l’on sait... Ce nouveau cadre désire justement ’ramener les familles des banlieues vers le centre’. Il est ici tenu pour acquis qu’il ne s’agit pas de reconstruire la banlieue en ville, mais plutôt de proposer un mode de vie familial dans un cadre bâti plus dense où la vie est possible sans voiture. Même si cela n’est pas expliqué aussi clairement dans le nouveau cadre d’aménagement, cette volonté de faire revenir les familles en ville suppose obligatoirement un tel changement de paradigme. Par conséquent, les pratiques immobilières urbaines actuelles doivent aussi être changées. Un tel énoncé ministériel, s’il est pris au sérieux, comporte des implications sur les plans urbanistique et architectural dont voici un bref aperçu. » (pp. 256-257)