Devenir Parent : Étude d’entretiens avec 34 nouveaux parents

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Devenir Parent : Étude d’entretiens avec 34 nouveaux parentss

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Référence bibliographique [5359]

Dyke, Nathalie. 2002. «Devenir Parent : Étude d’entretiens avec 34 nouveaux parents». Thèse de doctorat, Montréal, Université de Montréal, Faculté d’éducation.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Puisque l’objet de cette thèse n’est pas de vérifier de nouvelles hypothèses sur la transition à la parentalité à partir de connaissances acquises, mais bien d’identifier ce qui constitue cette expérience à partir des sujets qui la vivent, une recherche exploratoire a été entreprise auprès d’hommes et de femmes qui s’apprêtaient à devenir parents. » (p. 53)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
34 couples francophones d’origine québécoise qui devenaient parents pour la première fois

Instruments :
- Observation directe dans le cadre de cours prénataux
- Grille d’entrevue semi-dirigée (2 moments : avant et après la naissance de l’enfant)
Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« Cette thèse porte sur l’étude de ce qui constitue l’expérience de devenir parent. L’objectif de la recherche est d’éclairer, sous un angle nouveau, les problèmes d’adaptation éprouvés par certains parents après la naissance de leur premier enfant. Ces problèmes se manifestent par une insatisfaction générale face à leur expérience, par un stress et une anxiété difficiles à tolérer, ou par des sentiments d’impuissance et de confusion face à la nouvelle réalité qui ne correspond pas à ce qui était espéré avant la naissance. La plupart des études réalisées ces dernières années par les psychologues et les sociologues de la famille indiquent que le manque de préparation des nouveaux parents et leurs difficultés à faire face à l’inattendu seraient les principales causes des problèmes d’adaptation à la parentalité. Ces chercheurs proposent d’éduquer davantage les futurs parents en leur transmettant des informations qui pourraient les aider à faire face à leur nouvelle réalité. Devant ces affirmations, nous avons émis certaines critiques : les personnes qui deviennent parents aujourd’hui, particulièrement les femmes, se préparent beaucoup avant la naissance d’un premier enfant en se tournant vers les savoirs des ’experts’, ce qui contredit l’affirmation face au manque de préparation et soulève plutôt la question du type de préparation choisi. Or, nous avons surtout constaté que les connaissances manquent sur la réalité à intégrer après la naissance et particulièrement du point de vue des sujets qui la vivent. Ainsi, avant de penser éduquer les parents, il nous a paru fondamental de comprendre les éléments qui constituent l’expérience de devenir parent et en quoi ces éléments peuvent poser problème. [...]
Cette recherche nous a permis de comprendre que ce qui constitue l’expérience de devenir parent pour les deux tiers des sujets rencontrés est la transformation intérieure déclenchée au contact de la très grande vulnérabilité de l’enfant et en réponse à sa demande de présence. Cette expérience de transformation change profondément leur manière de se relier à eux-mêmes, aux autres et à l’existence, accroît leur sens de la responsabilité et de l’autorité personnelle et éveille leur conscience. Au-delà de la diversité des expériences recueillies, il semblerait que la manière dont l’identité est construite à l’intérieur du sujet, homme ou femme, qui devient parent joue un rôle central dans son adaptation. À partir des différentes réactions après la naissance de l’enfant, nous avons dégagé une typologie qui permet de comprendre les manières d’être favorables à une adaptation satisfaisante : les types stable et créatif connaissent une transition sans problèmes majeurs et les types ambivalent et défensif connaissent, à différents degrés, des problèmes d’adaptation. L’expérience de devenir parent renvoie ces derniers à restaurer le processus de maturation à l’intérieur d’eux-mêmes, particulièrement en regard aux deuils inachevés d’expériences du passé les empêchant de se donner à l’enfant et d’être dans une relation satisfaisante avec les autres, mais aussi en regard à leur sentiment de confiance existentielle et à leur ouverture au monde extérieur. » (pp. i-ii)