Référence bibliographique [5222]
Martin, Isabelle. 2002. «Analyse systémique des relations socio-affectives entre le jeune enfant et ses parents». Thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de psychologie.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
général:
Étude 1 (chapitre 2) : « [...] [L]’objectif de la présente étude est de mieux documenter et de démontrer l’importance du rôle du père et de la relation affective père-enfant dans le développement de l’enfant. » (pp. 27-28)
Étude 2 (chapitre 3) : « [...] [L]a présente étude a pour objectif de mieux documenter la relation entre les pratiques éducatives privilégiées par les parents et la qualité de la relation d’attachement mère-enfant et père-enfant. » (p. 62)
Étude 3 (chapitre 4) : « Puisque peu d’études ont mis en relation le tempérament et les liens affectifs mère-enfant et père-enfant et vu les résultats contradictoires dégagés dans la documentation disponible, la présente étude se propose de mieux documenter cet aspect du développement de l’enfant en examinant la relation entre les évaluations parentales des caractéristiques du tempérament de l’enfant et la nature du lien d’attachement, tel qu’évalué par les mères et les pères. » (p. 85)
Étude 4 (chapitre 5) : « Dans une optique de conceptualisation systémique de la famille, la présente étude empirique vise à dépasser le cadre unidirectionnel des études traditionnelles présentées dans le domaine du développement du jeune enfant en soulignant la nature complexe du contexte dans lequel se déroulent les échanges sociaux. Son objectif central est d’identifier les éléments pertinents du milieu familial qui peuvent influencer la nature de la relation d’attachement parent-enfant. » (p. 105)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Étude 1 (chapitre 2) : « Un échantillon composé de soixante enfants québécois (25 filles et 35 garçons) âgés d’environ 24 mois (M = 25,3; É.T. = 3,13) et leurs parents, sélectionnés parmi les sujets d’un projet de recherche longitudinale, est utilisé dnas le cadre de cette démarche empirique. » (p. 28)
Étude 2 (chapitre 3) : « Parmi notre échantillon de soixante enfants et leurs parents (25 filles et 35 garçons), sélectionnés lors de la première étude empirique, 59 familles sont incluses dans cette deuxième étude empirique, un parent de l’échantillon n’ayant pu compléter le questionnaire permettant d’évaluer les pratiques éducatives parentales lorsque l’enfant était âgé de 24 mois. » (p. 63)
Étude 3 (chapitre 4) : Il s’agit du même que celui de la deuxième étude.
Étude 4 (chapitre 5) : « Parmi notre échantillon de soixante enfants et leurs parents (25 filles et 35 garçons), sélectionnés lors de la première étude empirique, 58 familles sont incluses dans cette quatrième et dernière étude empirique ; deux parents de l’échantillon n’ayant pu compléter l’ensemble des questionnaires nécessaires à cette étude. » (p. 63)
Instruments :
Étude 1 (chapitre 2) : Le Attachment Q-Sort (AQS: Waters et Deane, 1985)
Étude 2 (chapitre 3) : version traduite du Child-Rearing-Practice-Report (Block, 1965)
Étude 3 (chapitre 4) : Le Toddler Temperament Scale (TTS: Fullard, McDevitt & Carey, 1978)
Étude 4 (chapitre 5) :
- Le Attachment Q-Sort (AQS: Waters et Deane, 1985);
- La version traduite du Child-Rearing-Practice-Report (Block, 1965);
- Le Toddler Temperament Scale (TTS: Fullard, McDevitt & Carey, 1978).
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« Dans le cadre d’une vision écosystémique des relations familiales et des processus développementaux, la présente étude a pour principaux objectifs : 1) la mise en relation de trois construits-clés [sic] associés à l’étude des relations parent-enfant, qui sont traditionnellement invoqués pour expliquer la nature de la trajectoire développementale de l’enfant : la relation d’attachement parent-enfant, les pratiques éducatives parentales et le tempérament de l’enfant et 2) la reconnaissance de l’importance de la figure paternelle dans le développement socio-affectif du jeune enfant. Les résultats des quatre études empiriques de ce travail portent tous sur un même échantillon de sujets, soit soixante enfants (25 filles et 35 garçons) montréalais, leur père et leur mère. Au moment de la cueillette des données, les sujets étaient âgés d’environ 25 mois. Au cours d’une visite au domicile des parents, ceux-ci ont été invités à compléter une série de questionnaires sur ordinateur portable, notamment le Attachment Q-Sort, le Toddler Temperament Scale et le Child-Rearing-Practice-Report, tous présentés dans une version française. Au cours de la première étude empirique, les sujets ont été regroupés au sein de quatre profils de relation d’attachement, sur la base des similitudes dans les descriptions maternelle, paternelle et biparentale. Les résultats montrent que pour un peu plus de la moitié des sujets, la relation d’attachement semble satisfaisante pour les deux parents tandis que dix sujets sont décrits comme ayant un attachement insécurisant et peu satisfaisant. Pour un peu moins du tiers de l’échantillon, les descriptions des mères et des pères du lien affectif parent-enfant sont incohérentes. Il ressort de cette première étude la présence d’un regroupement de sujets composés essentiellement de garçons dont les habiletés sociales et interactives sont perçues de façon négative tant par les mères que par les pères. Les résultats de la seconde étude montrent la présence d’un lien entre le style éducatif parental et la nature du lien affectif parent-enfant. Les parents qui rapportent utiliser davantage de pratiques éducatives rigides et peu chaleureuses, suscitant la présence de conflits avec l’enfant, décrivent la relation d’attachement de leur enfant comme étant non optimale. À l’opposé, les relations d’attachement décrites positivement, le sont par des parents qui disent privilégier des pratiques éducatives flexibles, chaleureuses et peu conflictuelles. Les résultats de la troisième étude empirique soulignent l’impact des représentations parentales du tempérament sur la nature des relations affectives; les enfants irritables, agités et méfiants sont décrits par les parents comme ayant une relation d’attachement se rapprochant du lien insécurisant, tel que proposé par Ainsworth. Enfin, les résultats de la dernière étude soulignent la primauté d’un modèle systémique dans l’explication de la nature des relations socio-affectives familiales. La considération simultanée des variables personnelles et contextuelles constitue le déterminant le plus puissant de la nature du lien d’attachement parent-enfant. Les résultats soulignent également qu’une attention exclusive à la relation mère-enfant se traduit par une simplification du monde social complexe de l’enfant, le père y a une place et un rôle tout aussi crucial dans le développement et l’adaptation ultérieure de l’enfant. » (p. x)