1. Objectifs

Intentions :
« Après une présentation méthodologique, la première partie argumentative du texte permettra de questionner le rapport femmes-familles catalysé par la maternité dans des trajectoires de migration. [...] Dans un deuxième temps, c’est la maternité comme espace de transmission-production qui sera abordée, permettant ainsi de désarticuler l’opposition tradition-modernisme. La troisième partie permettra d’avancer dans cette perspective en insistant cette fois sur les perspectives de changement et d’ajustement portées par la migration, renforcées par la maternité et actualisées par les femmes au contact des services, organismes et réseaux sociaux dans lesquels elles ont affaire. C’est alors la dichotomie privé-public qui sera éclairée par l’expérience des femmes immigrantes. Finalement, au travers de ces diverses perspectives, l’analyse permettra de revenir sur un enjeu majeur du mouvement féministe : ces femmes, immigrantes et mères sont-elles aussi considérées comme des actrices sociales, comme des citoyennes participant à la fois au mouvement social et au mouvement des femmes? » (pp. 433-434)
Questions/Hypothèses :
« L’hypothèse est que, du fait du contexte migratoire et de l’expérience de parentage dans les pays d’origine, il est impossible de ne considérer la maternité que comme une affaire de femmes. C’est aussi, selon notre analyse, une affaire de famille dans laquelle les femmes ont une place stratégique tant pour la reproduction que pour la transformation. » (p. 433)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
« En ce qui concerne les échantillons, 27 femmes immigrantes ont été rencontrées dans la première recherche, 40 dans la seconde. Deux terrains ont été privilégiés : Sherbrooke et le Saguenay-Lac-St-Jean. [...] Ces femmes peuvent être classées en quatre principaux groupes culturels ou ethniques : des Latino-Américaines, surtout salvadoriennes; des Arabo-musulmanes, surtout libanaises et maghrébines; des Vietnamiennes et des femmes d’ex-Yougoslavie, serbes et bosniaques. [...] Toutes ont des enfants dont les âges varient entre 1 et 20 ans. » (p. 434)

Instruments :
« Lors de la première recherche, toutes les femmes ont été rencontrées en entrevue à deux reprises, l’une plus structurée par des rapports tels qu’une carte des réseaux, un journal du quotidien, l’autre se référant à un récit de pratiques. Dans la seconde recherche, elles ont toutes été rencontrées en entrevue individuelle et en entrevue familiale; ces entrevues reposaient sur des supports systématisés comme les historiettes-mises en situation mais aussi sur le récit libre des trajectoires migratoires. » (p. 435)
Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

« La perspective adoptée ici vise à déconstruire plusieurs échelles habituelles d’analyse de l’articulation femmes, immigration et maternité. Cette déconstruction s’effectuera dans trois dimensions qui découpent le rapport femmes-maternité : la première cerne la grossesse et l’accouchement comme moments privilégiés d’instauration de ce rapport, la deuxième présente le statut des femmes-immigrantes mères comme son ancrage social et la troisième articule les pratiques et stratégies mises en oeuvre par les femmes comme actualisation de ce rapport. » (p. 433)